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Tunisie : les droits de l'Homme toujours bafoués

Camille Lafrance (Tunis)15 janvier 2013

Deux ans après la révolution du Printemps arabe, les droits de l'Homme ont évolué en Tunisie. Un ministère leur est même consacré. Mais malgré des avancées importantes, les inquiétudes se multiplient.

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Manifestation pour la défense des droits de l'Homme
Manifestation pour la défense des droits de l'HommeImage : DW/M.Slimi

Attaques physiques, harcèlement, menaces et même tentatives de meurtre. Les Nations unies ont dénoncé en 2012 des violences contre des militants, artistes et universistaires. D'autres phénomènes inquiètent aussi Zouhour Krarsi, coordinatrice du Conseil national pour les libertés en Tunisie :

« Il y a un retour de la répression policière et de la torture, nous ne voulons pas penser que c’est une politique d’État mais on a de forts soupçons, même pour la justice, on est dans une opacité. »Un homme serait mort après avoir subi des sévices durant un interrogatoire en septembre, selon l'association de lutte contre la torture. Le ministère de l'Intérieur a aussitôt annoncé l'arrestation de quatre policiers. L'enquête est toujours en cours. Les réformes tardent dans le pays, notamment celle de la police. Chokri Hamada, porte-parole du syndicat national du secteur :

Hamadi Jebali Premierminister Tunesien
Hamadi Jebali, le Premier ministre, veut faire des droits de l'Homme une prioritéImage : AP

« Il y a encore des bavures, pour engager des réformes, on a surtout besoin d'une volonté politique. »

Des procès politiques sont également dénoncés. Comme le cas d'Ayoub Messaoudi, ex-conseiller du chef de l'État. Il a écopé de 10 mois de prison avec sursis, officiellement pour avoir critiqué des hauts gradés de l'armée.

Les magistrats réclament une haute instance pour garantir l'indépendance de la justice. Mais les députés sont déjà débordés par la rédaction de la Constitution. À l'occasion du deuxième anniversaire de la révolution, le Premier ministre Hamadi Jebali a placé les droits de l'Homme en tête des priorités du gouvernement.