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Toujours pas de nouvelle de Jean Bigirimana

28 octobre 2016

Des organisations de défenses des journalistes comme Reporters sans frontières et le Comité de protection des journalistes exigent que toute la lumière soit faite sur la disparition du journaliste burundais. 

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Burundi Symbolbild Iwacu
Image : Getty Images/AFP/J. Huxta

Affaire Bigirimana : "Un message de terreur envoyé à toute la profession" (RSF)

L'arrestation et la disparition de Jean Bigirimana, qui semble avoir été livré aux mains des services nationaux de renseignements, remontent au 22 juillet dernier. Depuis, personne ne sait où il se trouve et encore moins de ce qui lui est arrivé. 

Certes deux corps sans vie ont été retrouvés non loin de l'endroit où le journaliste d'IWACU a été vu pour la dernière fois. Mais ils étaient dans un état de décomposition avancée et l'un d'entre eux avait été décapité, rendant une identification difficile. La femme du journaliste d'Iwacu a déclaré ne pas reconnaître les vêtements de son époux. Mais l'absence de toute autopsie et le fait que les corps ont été rapidement inhumés rendent impossible toute identification formelle. Cléa Kahn-Sriber est responsable Afrique du bureau de Reporters sans Frontières : "On a demandé l'ouverture d'une enquête pour que l'on sache ce qui est arrivé à ce journaliste. Au moins s'il est retenu quelque part - ce qui semble malheureusement de plus en plus improbable, où s'il a été tué qu'on ait enfin la réponse pour sa famille et pour ses amis... pour qu'on sache ce qui est arrivé. Ce n'est pas anodin un journaliste qui disparaît après avoir été arrêté par des services de renseignements. C'est même extrêmement grave parce que c'est un un message de terreur envoyé à toute la profession."

Des recherches difficiles 

Plusieurs actions ont été entreprises auprès des organisations de défense des droits de l'Homme et d'associations de journalistes. Mais ces efforts ont été réduits à néant par l'interdiction, cette semaine, de neuf organisations indépendantes de défense des droits humains par les autorités, dont l'Union des journalistes burundais. Pour Kerry Paterson, chercheuse pour l'Afrique au Comité pour la Protection des Journalistes, basé aux Etats-unis, c'est très grave : "On travaille avec sa famille, on travaille avec les avocats, on travaille avec l'Union burundaise de la presse. On vient de publier quelque chose sur son cas. On vient de parler avec l'Onu, avec le département d'Etat... alors on travaille avec plusieurs pays pour voir s'il y a quelqu'un qui peut nous aider à obliger le gouvernement burundais à faire quelque chose dans le cas de Jean Bigirimana."

Depuis le déclenchement de la crise post-électorale en 2015, de nombreux journalistes burundais ont dû fuir le pays. C'est de l'étranger qu'ils essaient désormais d'exercer leur métier pour échapper à la répression d'un gouvernement qui s'en prend régulièrement aux journalistes indépendants et à la presse internationale qu'il accuse de participer à un complot pour le renverser.