1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le manque de carburant cause une pénurie de bière au Tchad

Blaise Dariustone
1 août 2022

Au Tchad, la brasserie nationale n’est plus en mesure de couvrir la demande à cause d’un manque de carburant pour faire tourner ses groupes électrogènes.

https://p.dw.com/p/4Eyye
Des bouteilles de bière sur une chaîne de production
Les gérants des bars peinent à répercuter la hausse des prix sur les clients par peur de les perdreImage : Rainer Jensen/dpa/picture alliance/dpa

Au Tchad, depuis plusieurs semaines, les détaillants et les bars doivent se fournir en bière au Cameroun, ce qui a entrainé une hausse des prix pour les consommateurs.  

Dans le quartier Chagoua, dans la commune du 7e arrondissement de la capitale N'Djamena, la pénurie de bière est visible. L’axe CA7, un carrefour occupé par de nombreux points de ventes et généralement bondé, n’est pas aussi animé que d’habitude.   

"Si l’axe CA7 n’est pas bondé, c’est à cause du manque de bières", explique Ignace, un client. "Tu prends par exemple de la Castel et à la deuxième commande on te dit qu’il n’y en a plus. Le tenancier va te proposer un autre goût, la Guinness ou la Beaufort. On te demande boire un goût qui n'est pas le tien, et ça décourage.''  

Importations et hausse des prix

A cela, s'ajoutent également le prix des bières qui est passé de 650 francs CFA à 800 ou 1.000 francs CFA.  

Ecoutez le reportage de notre correspondant à N’Djamena...

Allane, un tenancier de boite de nuit, explique que l'augmentation de ces prix est due au fait que certains commerçants sont obligés d’importer de la bière du Cameroun :

 "Beaucoup d'entre nous sont obligés d'aller au Cameroun pour s'approvisionner. Il y a les services des douanes, ce qui fait que nous importons nos produits à N’Djamena plus chers. Par conséquent, nous les vendons aussi plus chers. Mais lorsque l'on vend cher, le client est libre d'aller ailleurs, et nous sommes obligés de vendre à perte pour le garder." 

Manque d’énergie 

Selon Denis Djagui, importateur de bière et partenaire des Brasseries du Tchad, cette situation est due à une pénurie de carburant à N’Djamena qui a contraint le brasseur national à réduire sa production : 

"Les Brasseries du Tchad disent qu'ils n'ont pas assez de carburant pour pouvoir faire tourner leurs groupes électrogènes. Et au Tchad, nous avons un problème d'énergie. Souvent, on ne peut que travailler avec les groupes. Dès lors qu’il y a pénurie de carburant, les Brasseries du Tchad aussi ne s'en sortent pas. Ils sont obligés de réduire la production. Ils font ce qu'ils peuvent."  

Ni le ministre de l’Energie et du Pétrole, ni les responsables des Brasseries du Tchad contactés par la DW n’ont répondu à notre demande d’interview sur le sujet.   

Mais selon certaines sources, la pénurie de gasoil à l'origine de cette situation est due en partie à la guerre en Ukraine.