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Tchad: les mesures d'austérité pèsent sur les populations

Carole Assignon
16 juillet 2018

Au Tchad, la crise économique et les mesures d'austérité ont un impact négatif sur la population. Des secteurs tels que la santé ou l’éducation sont directement touchés.

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Tschad bei Djamena Fußgänger Bevölkerung
Image : Getty Images/AFP/P. Desmazes

Outre la santé et l'éducation, la crise a aussi des effets négatifs sur le respect des droits de l’homme. Depuis 2015, le Tchad traverse en effet une grave crise économique. Une crise liée à la forte baisse des cours du pétrole brut. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a mis en place de sévères mesures d'austérité et a obtenu des aides financières internationales.

Les mesures prises par le gouvernement ont des effets néfastes sur les populations notamment les couches les plus vulnérables de la société. Et c’est ce que dénonce Amnesty international. Balkissa Ide Siddo, chercheuse pour l’organisation de défense des droits de l’homme, précise ainsi que “la répression du droit à la liberté d’expression, manifestation pacifique et association, continue au Tchad à travers l’utilisation de lois répressives pour empêcher toute critique des mesures d’austérité. Parmi ces mesures, il y a la réduction du budget du gouvernement, la baisse des salaires, la réduction des budgets dans pratiquement tous les secteurs, y compris la santé et l’éducation.”

Entre 2014 et 2016, dans le cadre des mesures d'austérité, les autorités tchadiennes ont en effet réduit de 21 % les dépenses dans le secteur de l'éducation. Du coup, on se retrouve avec des étudiants qui risquent de ne pas être en mesure de poursuivre leurs études faute de moyen ou de malades qui ne peuvent pas se soigner.

Des mesures alternatives

Tout en reconnaissant l’impact négatif des mesures d’austérité sur la population, le sociologue tchadien Felix Mbetté rappelle tout de même un point selon lui important. “Les fonctionnaires en voulant revendiquer que le gouvernement restaure leurs primes et indemnités ont dû passer par des grèves et cela a joué davantage sur la population, explique-t-il. Le chef de l’Etat l’a annoncé : d’ici 5 mois il pense que les mesures d’austérité seront levées pour que la population commence à dire ouf. Mais cinq mois c'est encore long.

En attendant, Amnesty international recommande aux autorités tchadiennes de mettre en place des mesures alternatives pour faire face à la crise. L'organisation suggère par exemple une meilleure action de lutte contre la corruption et l'évasion fiscale pour renflouer les caisses de l'Etat.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique