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« Tard, mais pas trop tard »

Anne-Julie Martin23 juillet 2008

Rodovan Karadzic fait la Une de tous les grands quotidiens de ce mercredi. La presse commente également la visite du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki dans la capitale allemande.

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This undated photo released by Belgrade's "Healthy Life" magazine Tuesday July 22, 2008, made at an undisclosed location in Belgrade, shows former Bosnian Serb leader Radovan Karadzic with glasses, long white hair and a beard. The editor in chief of Belgrade's "Healthy Life" magazine, Goran Kojic, said he was shocked when he saw the photo of Karadzic on TV, recognizing him as a regular contributor to the publication. Karadzic grew a long, white beard to conceal his identity and even managed to openly practice alternative medicine while in hiding, officials said Tuesday in revealing details of the war crimes fugitive's capture. Karadzic, the wartime leader of Bosnian Serbs, was arrested Monday night in a Belgrade suburb. A judge has ordered his transfer to the U.N. war crimes tribunal in The Hague, Netherlands, to face genocide charges, war crimes prosecutor Vladimir Vukcevic said. (AP Photo) ** SERBIA OUT - EDITORIAL USE ONLY **
L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie est poursuivi pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerreImage : AP
Undated photo of Radovan Karadzic with glasses, long white hair and a beard, which is being held up by Serbian Serbian War Crimes official during a press conference, in Belgrade, Serbia, Tuesday, July 22, 2008. Karadzic, a top war crimes suspect, was arrested Monday in Serbia, the Serbian president and the U.N. war crimes tribunal for the former Yugoslavia said. (AP Photo/Darko Vojinovic)
Longue barbe, cheveux blancs, lunettes : Karadzic s'était rendu méconnaissableImage : AP

L'arrestation de Rodovan Karadzic est tardive, mais primordiale, estime la Tageszeitung. A chaque procès gagné contre des meurtriers hauts placés, la « culture de l'impunité » perd de sa toute-puissance apparente. Ainsi l'arrestation de Rodovan Karadzic arrive tard, mais pas trop tard. Sa capture, et espérons bientôt celle de Ratko Mladic, sont des signes d'espoirs, également pour les procureurs de la Cour pénale internationale qui ont réclamé un mandat d'arrêt contre le soudanais Omar el-Béchir. Même si leur demande fait sourire certains « réalistes ». Dans le cas de Karadciz au moins, la fermeté et le courage de la justice l'ont emporté.


L'arrestation du génocidaire présumé n'était pas pensable sans la pression politique et sans la volonté du gouvernement serbe de se rapprocher de l'Union européenne et de la communauté internationale, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais cela ne signifie pas que le Tribunal pour l'ex-Yougoslavie n'a eu aucune influence. Depuis que l'ancien président serbe Slobodan Milošević y est mort durant son procès mammouth, le tribunal des Nations Unies travaille en silence à sa propre suppression. Mais jusqu'à l'échéance prévue en 2010, toutes les procédures ne seront pas achevées. Il faut espérer que le procès contre Karadzic ne se passe pas comme celui de Milošević.


Bundeskanzlerin Angela Merkel, links, und der Premierminister des Irak, Nouri al-Maliki, rechts, posieren am Dienstag, 22. Juli 2008, im Bundeskanzleramt in Berlin nach einer gemeinsamen Pressekonferenz fuer die Medien. (AP Photo/Franka Bruns) --- German Chancellor Angela Merkel, left, and Iraq's Prime Minister Nouri al-Maliki, right, pose for the media after a news conference following their talks at the chancellery in Berlin, on Tuesday, July 22, 2008. (AP Photo/Franka Bruns)
La chancelière allemande Angela Merkel et le PM irakien Nouri al-Maliki à Berlin le 22 juillet 2008Image : AP

Il existe un pays qui fait faire de doux rêves aux managers allemands, écrit la Süddeutsche Zeitung. Les équipements d'extraction allemands doivent y pomper du pétrole, des bus allemands doivent y circuler dans des rues qu'auront goudronnées des entreprises allemandes. Ce pays, c'est l'Irak. Et Nouri al-Maliki a répété à son hôte hier à Berlin, combien il serait le bienvenu chez lui. Le pays ne peut se stabiliser que si la situation économique s'améliore. Et pour ça, il a besoin de l'aide extérieure. Le gouvernement allemand fait donc bien de se proposer comme partenaire. Mais même si les troupes américaines se retirent, les Etats-Unis garderont une influence sur le pays. Et ils veilleront à ce qu'un pays qui s'est opposé à la guerre ne profite pas trop d'une meilleure situation. Le prochain président américain devrait donc être tenté d'associer Berlin, non pas seulement au partage des gains mais aussi à celui des coûts. Le gouvernement doit cependant faire attention à ce que le prix politique à payer pour faire des affaires ne soit pas trop élevé.


Et c'est exactement la même analyse que propose die Welt. Les Allemands doivent se préparer, avertit le quotidien : celui qui entrera à la maison blanche comme nouveau président réclamera à Berlin plus qu'une simple aide économique pour l'Irak.