Sélection des nouveaux volontaires : “Une expérience intensive à laquelle nous faisons face avec beaucoup d'humilité” | Volontariat | DW | 12.11.2020
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Volontariat

Sélection des nouveaux volontaires : “Une expérience intensive à laquelle nous faisons face avec beaucoup d'humilité”

Covid-19 a eu des conséquences dans tous les domaines – y compris pour le DW volontariat. Responsable de la formation journalistique, Ramón García-Ziemsen explique le processus de candidature pour la période 2021-2023.

DW Assesment-Center 2019 | Ramón García-Ziemsen, responsable de la formation journalistique

Ramón García-Ziemsen, responsable de la formation journalistique

Comment les prochain(e)s volontaires vont-ils donc être sélectionnés ?

Ramón García-Ziemsen: De manière tout à fait classique, dans un premier temps : nous avons besoin d'un CV, ainsi qu'un échantillon du travail effectué. Et comme nous voulons savoir si quelqu'un est capable de s'intégrer ou non à la DW, nous posons beaucoup de questions. 

Des questions qui relèvent du journalisme, probablement...

Pas seulement. Nous voulons savoir dans quelle mesure les candidats sont créatifs, ouverts à la nouveauté et critiques. Nous posons des questions très précises sur toutes sortes d'idées, comme par exemple la manière dont on pourrait améliorer l'offre de la DW. Ce qui est important pour nous, c'est qu'il n'y a pas besoin d'être journaliste pour présenter une candidature. Les scientifiques, les experts en informatique, les juristes ou encore les spécialistes en économie sont également les bienvenus. Même les gens qui ont une formation professionnelle – nous avons déjà eu des cuisiniers ou encore des infirmiers. Ce qui nous intéresse, c'est d'avoir des gens qui d'une part, veulent apprendre le métier, et d'autre part, veulent penser ce métier de manière différente avec nous, loin des sentiers battus. 

C'est déjà très différent de ce que proposent d'autres médias.

C'est clair. Nous cherchons des gens des quatre coins du monde, qui ont leur propre façon de penser. La diversité est également importante pour nous, non seulement en termes d'origines culturelle et linguistique, mais également en termes d'expérience, d'opinion politique, d'orientation sexuelle ou encore de formation. Plus c'est divers, mieux c'est ! Nous prenons également en compte les besoins de la maison. Nous ne recherchons pas que des orateurs ; nous nous intéressons également aux gens plus silencieux, plus discrets, capables d'introspection et d'être critiques. Nous recherchons également des gens qui savent dire non, des gens qui ne se prennent pas pour le centre du monde, des gens qui savent travailler en groupe. Nous pouvons avoir les meilleurs formateurs au monde, au final, c'est au contact des uns et des autres que les volontaires apprennent le plus. Ainsi qu'au sein des rédactions, bien sûr.

En principe, les 50 candidats retenus sont invités à se rendre au centre d'évaluation situé à Bonn. Pensez-vous que cela va avoir lieu cette année ?

Si c'est possible, oui, sinon nous ferons tout en ligne. Que ce soit de façon analogique ou numérique, notre objectif est de bien apprendre à connaître nos candidat(e)s – nous ne voulons pas les pousser dans leur retranchements non plus. Après un test de connaissances, ils devront montrer qu'ils sont capables d'écrire, capables de se présenter devant une caméra et prouver au moyen d'exercices à quel point ils peuvent être créatifs et résistants au stress. Au cours du troisième jour, des entretiens de 20 minutes ont lieu avec l'intendant de la DW, la rédactrice en chef, le responsable de la DW Akademie, des membres des conseils du personnel ainsi que des représentants des différents services. Ces entretiens sont tous menés de manière comparable et sont donc très équitables.

Quels sont les plus grands défis pour les candidats ?

Je pense parfois que trop de candidats ont lu beaucoup trop de guides d'évaluation. Nous sommes une entreprise de journalisme qui défend la liberté d'expression, qui veut toucher un maximum de groupes-cibles jeunes et qui doit beaucoup investir dans l'innovation pour survivre. En ce sens, il est possible de montrer de quel bois on est fait. Généralement, quand ils arrivent à Bonn, les 15 premières minutes de nos candidat(e)s sont mauvaises : la plupart ont besoin de temps pour se rendre compte que ne nous sommes pas des monstres d'examen. Ceci étant, les trois jours qu'ils passent ici sont extrêmement épuisants : il faut écrire des nouvelles sous la pression, se glisser dans un autre rôle sur commande... Notre objectif est d'être juste avec tout le monde et de donner une véritable chance à chacun. Pour nous aussi, c'est une véritable expérience intensive à laquelle nous faisons face avec beaucoup d'humilité. Après tout, nous décidons de l'avenir de personnes. Pour nous, il est clair qu'il s'agit là d'une énorme opportunité, surtout pour celles et ceux qui viennent de pays où les journalistes ne peuvent pas exercer librement leur métier.

Comment sera structuré le volontariat dans les conditions actuelles, avec la pandémie de coronavirus ?

Le contenu changera à peine. Il y aura de nouveau une combinaison de blocs de séminaires et de stages, qui alterneront tous les deux mois. Les dix premiers mois se dérouleront à Bonn, avant de se rendre à Berlin ou dans les studios situés à l'étranger. Nous partons du principe que la situation liée au coronavirus se calmera l'année prochaine. Ceci étant, nous prévoyons dès maintenant de proposer plus de contenus d'apprentissage qui pourront être enseignés en ligne. Cela ne signifie pas que tout se déroulera via des appels vidéo. Nous essayerons d'en faire le plus possible sur place. La formation multimédia sera toujours disponible : quoi qu'il arrive, il y aura des projets en télévision et en radio. Dans la mesure du possible, les stages au sein des différentes rédactions devront avoir lieu sur site.

Quelles seront les nouveautés ?

Des thématiques telles que la vérification d'informations, la santé mentale et le journalisme constructif joueront un rôle plus important. Par ailleurs, la formation journalistique de base sera beaucoup plus intensive. Les domaines du langage corporel et des compétences de présentation prendront une place un peu importante également. Sinon, les nouveaux volontaires pourront s'impliquer un peu plus : s'ils sont des idées et des souhaits quant au programme de leurs séminaires, nous pourrons rapidement organiser des formations. C'est ce que nous avons fait jusqu'à présent. Nous nous concentrerons également sur le rôle des médias dans le monde et nous traiterons des théories de conspiration et de la désinformation.

De quoi peuvent se réjouir les volontaires une fois qu'ils ont obtenu une des douze places convoitées ?

Ils peuvent avant tout se réjouir de travailler avec une équipe formidable. Les volontaires de la DW sont plus internationaux que jamais. Il y a aussi une possibilité plus grande d'essayer différentes choses. Les nouveaux arrivants pourront faire leurs preuves au sein d'un média qui se redéfinit en termes d'organisation et de contenu, qui n'a jamais connu autant de succès et qui dans le même temps est plus que jamais disposé à changer.

Le plus important est la volonté des nouveaux volontaires de conduire ce changement, et pas seulement de l'accompagner. Ils peuvent toutefois également se réjouir d'apprendre à chercher et trouver leurs propres sujets avec confiance. Au final, nos volontaires sont si bien formés qu'ils peuvent travailler presque partout. Il n'y a qu'à voir celles et ceux qui ont terminé leur formation au cours de ces dernières années : il y a d'anciens volontaires qui sont aujourd'hui rédacteurs de programmes dont ils sont responsables, d'autres qui sont reporters, d'autres qui sont présentatrices (ou présentateurs), ou encore d'autres qui sont correspondants à travers le globe. Il y a un ancien volontaire, qui a commencé ici il y a quatre ans, qui est aujourd'hui à la tête du département des actualités digitales. Ce genre de parcours est également possible.

 

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