Syrie : l'interminable guerre civile
27 décembre 2012En 21 mois de conflit, plus de 45.000 personnes, dont une majorité de civils, ont été tuées, deux millions d'autres déplacées. Ce jeudi, à Damas, l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe a une nouvelle fois lancé un appel pour un retour à l'Etat de droit en Syrie. Lakdar Brahimi a également demandé un vrai changement, un changement qui ne doit pas être "cosmétique". L'envoyé spécial a enfin plaidé pour la formation d'un gouvernement de transition muni des pleins pouvoirs. Cette période de transition prendrait fin avec la tenue d'élections.
Quelles élections ?
Selon l'émissaire spécial, ces élections pourraient être : « soit présidentielles s'il y a accord pour conserver un régime présidentiel, soit seulement parlementaires s'il y a accord pour un changement vers un régime parlementaire.» Cependant, il n'a pas précisé de calendrier pour ces élections. C'est en mai 2012 que les dernières élections parlementaires ont eu lieu. Les députés ont été élus pour un mandat de quatre ans. Quant au mandat présidentiel de Bachar al-Assad, il doit lui normalement prendre fin en 2014.
Projet précis pour mettre fin au conclit ?
A Damas, l'émissaire international Lakhdar Brahimi a déclaré ne pas présenter un projet complet, préférant soumettre « un projet auquel les parties auront donné leur accord afin d'en faciliter l'application ». Si cela devait se révéler irréalisable, a ajouté Lakdar Brahimi, "la dernière solution reste d'aller au Conseil de sécurité qui prendra une résolution contraignante".
Une perspective qui devrait tempérer les espoirs d'une paix rapide, puisque au cours des 21 mois de guerre civile, le Conseil de sécurité n'a jamais réussi à prendre une telle résolution ! Notamment en raison du soutien de la Chine et de la Russie qui ont usé de leur droit de véto au sein du Conseil pour soutenir le régime de Bachar al Assad, leur allié de longue date.
Lakhdar Brahimi a par ailleurs démenti la mise au point d'un plan américano - russe de règlement du conflit, ce que le Kremlin a également fait. Toutefois, samedi prochain, l'émissaire international sera reçu à Moscou par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. De son côté, le président syrien Bachar al Assad a envoyé son vice-ministre des Affaires étrangères, Faisal Mokdad, dans la capitale russe.