Souvenirs, souvenirs...

Malgré toutes les attaques ironiques qui n'ont cessé de pleuvoir sur cet obscur monsieur Schäfer-Gümbel qui doit remplacer Andrea Ypsilanti dans la course au fauteuil de Ministre-Président de Hesse, il n'est guère de choses à lui reprocher, souligne la Süddeutsche Zeitung. Sauf peut-être de ne pas remarquer le cynisme avec lequel on se joue de lui. Devant représenter le changement de génération, on lui tire soudain le tapis sous les pieds pour permettre à Andrea Ypsilanti de s'emparer du pouvoir avant de le relancer dans la course après le camouflet infligé à la candidate du SPD par des membres de son propre parti.

Mais le SPD de Hesse respecte les règles que tout parti observe en cas de défaite, ironise la Frankfurter Alllgemeine Zeitung : pas de règlements de compte général, pas de responsabilité assumée, pas d'accusations envers les stratèges d'hier. Au lieu de cela, le SPD met en avant un homme de paille, derrière lequel se cache l'ensemble de la direction qui a collectivement décidé, convenu et exécuté les deux échecs législatifs précédents. Le quotidien évoque aussi, mais en bas de page, les protestations qui ont accompagné le transport de déchets nucléaires vers le centre de stockage de Gorleben.

Un sujet qui fait par contre la pleine page de la Tageszeitung pour qui le mouvement antinucléaire a repris du poil de la bête. Encore plus fort que ce que l'on espérait : 15 000 activistes, jeunes et vieux, sont venus ce week-end rendre la tâche difficile aux forces de l'ordre. Il est vrai que la question toujours non résolue du stockage de ces déchets est récemment revenue au premier plan après la révélation des situations catastrophiques qui règnent dans les deux sites de stockage de Asse et de Morsleben.

Ce signal lancé au gouvernement n'est toutefois pas du goût de Die Welt, qui ironise sur ces anciens Verts qui affichent maintenant des cheveux rouges. Le quotidien préfère illustrer en première page les cérémonies de commémoration de la Nuit de Cristal avec une superbe photo de la synagogue de Görlitz qui, au contraire des 1000 synagogues allemandes rasées lors de cette sinistre période, avait survécu quasiment sans dommages.

Terminons avec la Frankfurter Rundschau qui revient sur l'exécution en Indonésie des trois auteurs des attentats de Bali. Sans approuver l'application de la peine de mort, le quotidien se félicite du rétablissement de la sécurité intérieure dans ce pays qui n'a plus connu un seul attentat depuis 2005. Ceci n'empêchera toutefois jamais un fanatique de recommencer, reconnaît le quotidien.