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Soudan : rencontre avec les manifestants de Khartoum

3 mai 2019

"Le dictateur est parti, mais le système au Soudan n'a pas changé", explique la Süddeutsche Zeitung qui est allée rencontrer ces contestataires "qui résistent dans leur combat contre l'Etat corrompu."

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Sudan Khartoum Proteste gegen Militärregierung
Image : Getty Images/D. Degner

Islam Yousef, 26 ans, explique : "Nous les femmes étions restées assises à la maison et attendions que les hommes obtiennent le changement". Désormais, elle n'est plus assise à la maison, mais sur les rails d'un chemin de fer qui traverse la capitale soudanaise. Elle observe comment des centaines de milliers de personnes rejoignent la manifestation, dont la jeune femme d'à peine 26 ans est une des organisatrices.

Elle raconte comment des pères de famille avaient tenté d'interdire à leurs filles d'aller battre le pavé. Certains, en les rouant de coups, jusqu'à quasiment ne plus pouvoir marcher. Mais elles sont quand même allées manifester.

"Le pays a une grande tradition de révolutions et de soulèvement, explique le journal. Pourtant cela n'a jamais vraiment fait avancer le pays." Le dictateur Omar El Béchir en est le meilleur exemple. "Pendant 30 ans, envoyer ses adversaires en prison et payer ou offrir des postes pour corrompre était devenu une routine. Mais contre la contestation des femmes il n'a pas trouvé de parade."

Les protestataires se réunissent sous une tente près du QG de l'armée à Khartoum.
Les protestataires se réunissent sous une tente près du QG de l'armée à Khartoum.Image : Reuters/U. Bektas

Venir à bout du deep state

Sauf que maintenant, il faut aller s'attaquer au "deep state", l'Etat obscur, comme l'appellent les Soudanais. C'est un "mélange de militaires, d'islamistes, et de partis qui domine tout, qui est comme une hydre", cet animal à plusieurs têtes de la mythologie grecque.

Comment en venir à bout? La question n'a pas encore trouvé de réponse. La Süddeutsche Zeitung décrit l'ambiance et l'effervescence dans le quartier général de l'opposition, érigé à côté du QG de l'armée. Il faut passer des barrières où chacun est fouillé. On y explique qu'il s'agit d'empêcher "que le vieux régime n'envoie des provocateurs et fauteurs de trouble pour discréditer la contestation".

De l'autre côté de la barrière, des victimes de cet ancien régime, mais aussi des défenseuses des droits de la femme qui parlent de violences conjugales, des associations de médecins qui dénoncent l'effondrement du système de santé.

"C'est une lutte acharnée pour savoir qui va avoir son mot à dire" et décider à quoi doit ressembler le Soudan de demain.

"Merkel cherche le win-win en Afrique"

De Khartoum, direction Ouagadougou dans cette revue de presse. Angela Merkel, a cette semaine été la première chancelière allemande à fouler le sol de la capitale burkinabè, et ce pour assister à un sommet du G5 Sahel, avant d'aller au Mali et au Niger.

"La zone est devenu un point central de la politique étrangère de la chancelière", commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung. A cause de la problématique migratoire d'un côté, le Niger est en effet un des principaux pays de transit pour les migrants. L'autre volet est la lutte contre le terrorisme.

"Merkel cherche le win-win en Afrique", estime également die Welt selon qui "la chancelière jouit d'une considération particulière au Sahel parce que l'Allemagne n'avait pas participé en 2011 à l'opération militaire contre Mouammar Kadhafi en Libye. L'Union africaine avait lancé un avertissement quant à la chute du leader libyen. Et en effet, le pays est depuis tombé en ruine, pendant que la guerre civile pousse des combattants, des criminels et des Islamistes vers les pays du Sahel."

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais