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Kinshasa : à quand l'Afrique au Conseil de sécurité ?

Sébastien Martineau (avec AFP, Reuters)14 octobre 2012

Le 14e Sommet de la francophonie a pris fin dimanche, à Kinshasa. Lors de cette rencontre, les dirigeants présents ont réclamé une meilleure représentation des pays du continent dans les institutions internationales.

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Le Sommet de la francophonie s'est tenu les 13 et 14 octobre à Kinshasa
Le Sommet de la francophonie s'est tenu les 13 et 14 octobre à KinshasaImage : dapd

Lors de la clôture du 14e Sommet de la francophonie, dimanche 14 octobre, les chefs d'État et de gouvernement présents ont réclamé que soit mise en œuvre « l'indispensable réforme du Conseil de sécurité des Nations unies » afin d'y « donner aux pays africains toute leur place ». Ils reprenaient ainsi l'appel lancé la veille par le secrétaire général de l'OIF (Organisation internationale de la francophonie), Abdou Diouf.

Ce Sommet a par ailleurs été marqué par des débats sur les différentes crises politiques et sécuritaires actuelles en Afrique : dans l'est de la République démocratique du Congo, mais aussi au Nord-Mali, à Madagascar et en Guinée-Bissau.

Des sanctions pour les crimes dans l'est de la RDC

Les dirigeants des pays de la Francophonie ont appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à "adopter des sanctions ciblées contre tous les responsables des exactions commises" dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).L'OIF précise qu'un de ses membres, le Rwanda, a "émis une réserve" sur cette exigence. Kigali a également rejeté un autre point de la résolution demandant que les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité commis en RDC soient poursuivis en justice.

Les combats dans l'est de la RDC ont déjà fait plusieurs milliers de déplacés
Les combats dans l'est de la RDC ont déjà fait plusieurs milliers de déplacésImage : Reuters

La résolution adoptée condamne globalement « les violations massives des droits de l'homme et du droit humanitaire dans l'Est de la RDC, en particulier les meurtres de civils, le déplacement de populations, le recrutement d'enfants soldats et les violences sexuelles ».

Le texte pointe la responsabilité aussi bien des hutus rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) que des membres du M23, né il y a cinq mois d'une mutinerie d'officiers congolais tutsis, ex-rebelles.

Concernant le Mali, le texte final ne prône pas explicitement la "solution militaire", mais il exprime un soutien aux « demandes des autorités maliennes sollicitant l'aide de la communauté internationale pour rétablir l'autorité de l'État au Nord-Mali et lutter contre le terrorisme ».

Les membres de l'OIF appellent « au renforcement du processus de dialogue et de négociation entre toutes les parties maliennes, à l'exclusion des mouvements terroristes, afin de favoriser une solution politique à cette crise ».

Une rencontre Hollande-Tshisekedi

La visite du président français François Hollande samedi à Kinshasa était particulièrement attendue. Il avait dénoncé avant ce voyage la situation de la démocratie et des droits de l'Homme en République démocratique du Congo. Certains craignaient que sa venue ne contribue à légitimer le président Joseph Kabila, réélu fin 2011 lors d'une élection marquée par de nombreuses irrégularités.La rencontre entre les deux hommes a été tendue. François Hollande n'a pas manqué d'aborder les sujets qui fâchent, notamment le meurtre de Floribert Chebeya, le président de la Voix des sans-Voix. Il a appelé à juger les coupables.

Le président Joseph Kabila et celui qui lui conteste son poste : Etienne Tshisekedi
Le président Joseph Kabila et celui qui lui conteste son poste : Etienne TshisekediImage : picture alliance/dpa/DW-Fotomontage

Samedi soir, François Hollande a eu un entretien avec Etienne Tshisekedi, le leader de l'opposition, qui se considère comme le président légitime de la RDC.

Ce dernier dit avoir apprécié que M. Hollande ait dit, au Sénégal, qu'il n'était « pas venu en Afrique pour imposer un exemple, ni pour délivrer des leçons de morale ».

« Nous voulons que les Occidentaux (...), après tout le temps de la colonisation, nous prennent pour des hommes capables de prendre leur avenir en main », a encore déclaré Etienne Tshisekedi.

Un nouveau membre pour l'OIF

À noter que l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) compte désormais un membre de plus : l'Arménie. L'Uruguay obtient le statut d'observateur et le Qatar passe directement à celui de membre associé.

Il a été décidé que le Sénégal accueillera le prochain Sommet, en 2014.

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