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Shirin Ebadi à la Deutsche Welle

Carine Debrabandère, Matthias von Hein, MAP13 juillet 2009

Elle est considérée en Iran comme la grande voix de la liberté : Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix en 2003. Cette avocate courageuse, âgée de 62 ans, était l'invitée aujourd'hui de la Deutsche Welle.

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Shirin Ebadi en visite à la Deutsche WelleImage : DW

Lors de la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad, Shirin Ebadi était en Espagne, pour une conférence internationale. Elle n'est plus rentrée en Iran depuis, à la demande du Cercle des défenseurs des droits de l'homme qu'elle dirige. Cette avocate de 62 ans n'a de cesse de dénoncer le résultat de la présidentielle du 12 juin dernier. Elle appelle l'Union européenne à prendre des sanctions politiques :

Shirin Ebadi zu einem Pressegespräch ins Bonner Funkhaus Deutsche Welle
Le prix Nobel de la paix appelle les Européens à mettre sur pied des sanctions politiques à l'encontre de TéhéranImage : DW

« En soulignant l'importance de sanctions politiques, je pense par exemple à la possibilité qu'ont les pays européens de rappeler leurs ambassadeurs. Il ne s'agit pas de rompre les relations diplomatiques, mais par exemple de déclasser les ambassades en les transformant en de simples consulats. Ce genre d'action ne nuit pas à la population, mais pointe du doigt en revanche l'isolement du gouvernement. »

Ce qui nuit en revanche à la population, ce sont les sanctions économiques´, souligne le prix Nobel de la paix. Shirin Ebadi se prononce en faveur de la poursuite des relations économiques avec Téhéran, mais contre la livraison d'armes et de technologies qui contribuent à faire taire les manifestants:

Proteste im Iran
Le scrutin du 12 juin a entraîné les protestations les plus importantes de l'histoire de la République islamiqueImage : AP

« Demandez à Nokia et à Siemens pourquoi ils ont livré des techniques rendant possible le contrôle d'internet et de la téléphonie mobile. A l'aide de ces installations, on opprime les gens en Iran ! »

Shirin Ebadi se réjouit en tous cas de l'attitude de l'Association des enseignants et chercheurs de l'école théologique de Qom. Ces religieux réformateurs, très écoutés en Iran, ont mis en cause le résultat de la présidentielle. Ils ont également critiqué la répression des manifestations qui ont fait au moins 20 morts.

« La brutalité de la répression a été telle que le clergé a dû réagir. Grâce à ces protestations de la part de dignitaires religieux, le gouvernement perd toute sa légitimité. »

La police affirme que 1032 personnes ont été arrêtées en marge des manifestations, dont la plupart ont été libérées. Les organisations de défense des droits de l'homme estiment toutefois que de nombreux opposants sont encore détenus.