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Semaine décisive pour l’Europe

17 octobre 2011

Les chefs d’Etats et de gouvernements doivent trouver d’ici dimanche une solution durable pour sortir de la crise de la zone euro. Une gageure pour une crise qui dure depuis un an et demi.

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Le duo à la tête de l'UE : le président du Conseil Herman Van Rompuy et le président de la Commission José Manuel Barroso
Le duo à la tête de l'UE : le président du Conseil Herman Van Rompuy et le président de la Commission José Manuel BarrosoImage : dapd

Cette semaine sera conclue par le jour J, la journée de tous les dangers, de tous les espoirs ou de toutes les désespoirs : le Conseil des chefs d’Etats et de gouvernements européens, tout d’abord prévu pour le 19 et finalement repoussé au 23 octobre, a en effet été repoussé à dimanche. Voilà pour la dramaturgie. Car il en faut pour cette crise qui dure depuis plus de 18 mois et à propos de laquelle il n’est pas rare d’entendre : « Ah oui, encore la crise grecque ! Oh non, on en a marre ! » C’est en effet ce qu’on entend dans les salles de rédaction en ce moment. L’Europe est difficile à vendre parce que tout le monde s’en lasse, parce que plus personne n’y comprend rien.

Pourtant, il faut suivre la crise grecque et ceci pour deux raisons. La première c’est qu’un pays accueilli en grande pompe le 1er janvier 2001 au sein de la zone euro va très probablement faire faillite, écrasé par sa dette : vu d’Afrique la nouvelle a forcément un certain écho. Même si officiellement on ne parle pas de faillite mais d’une décote de 50% sur les créances. La seconde raison est liée au fait que l’Europe, de manière paradoxale, pourrait ressortir renforcée de cette crise. C’est ce qu’on appelle le fameux « saut fédéral ». Ou comment, face à la crise, la seule solution est de faire plus d’Europe, plus de communautaire et plus de coordination, notamment en matière économique.

Dans cette course, la Commission européenne vient de marquer des points en présentant la semaine dernière une feuille de route qui propose une recapitalisation des banques, le lancement d’eurobonds et le renforcement du Fonds européen de stabilité financière qui pourrait préfigurer une sorte de Fonds monétaire européen. Pour le dire simplement : l’Europe essaye de reprendre la main face à l’égoïsme des Etats. C’est de l’issue de ce nouveau duel entre Bruxelles, Paris et Berlin que dépendra l’avenir de l’Europe.

Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré que la crise ne serait pas terminée après le sommet.
Le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré que la crise ne serait pas terminée après le sommet.Image : dapd
Soutien du Parlement européen

Nous restons sur ce thème de Bruxelles qui tente de reprendre le contrôle de la situation face à la toute puissance des capitales. La feuille de route présentée par le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a été très remarquée. D’autant plus qu’elle a reçu le soutien des quatre plus grands groupes du Parlement européen. Les socialistes, les conservateurs, les libéraux et les écologiques ont soutenu l’initiative de la commission car ils veulent que de nouveau les décisions se prennent à Bruxelles et non plus sans concertation entre Paris et Berlin.

Est-ce que l’Europe a une chance de reprendre la main ? C’est la question que nous avons posée à Vivien Pertusot de l’Ifri Bruxelles.

Des mosquées en Espagne

En Catalogne, dans le nord de l’Espagne, plusieurs villes ont adopté depuis quelques mois des mesures contre la construction de mosquées. Les mairies mettent en avant un « besoin de paix sociale ». Ces décisions sont d’ailleurs largement approuvées par la population locale « autochtone » et depuis le mois de septembre, ces restrictions se sont même étendues à toute la Catalogne, la région qui compte le plus de mosquées en Espagne : 214 exactement.

La construction de mosquées en Europe reste un point de discorde et de tensions culturelles
La construction de mosquées en Europe reste un point de discorde et de tensions culturellesImage : DW

Le gouvernement régional a en effet fait voter une loi qui encadre et restreint fortement la construction des mosquées. La communauté musulmane est bien sûr furieuse. Elle voit dans ce texte une discrimination institutionnelle.

A Salt, une ville de 33 000 habitants, dont près de la moitié sont immigrés, le chantier de la nouvelle mosquée est à l’arrêt. Le maire vient de suspendre le permis de construire. Les musulmans continuent de prier dans des caves et les élus de gauche craignent l’émergence d’un islam radical.

Reportage d’Henry de Laguérie dans cette ville située dans la banlieue de Girona, dans le nord est de l’Espagne.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot

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