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Berlin veut la libération de la capitaine de Sea-Watch 3

1 juillet 2019

La capitaine allemande du navire humanitaire arrêtée en Italie doit être entendue par un juge pour avoir accosté de force à Lampedusa avec une quarantaine de migrants à son bord. La diplomatie allemande intervient.

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Carole Rackete est devenue un symbole d'humanité
Carole Rackete est devenue un symbole d'humanité Image : Reuters/G. Mangiapane

 "Je pense que la pression internationale aura un effet sur le gouvernement italien." Ainsi s'est exprimé lundi matin (01.07.2019) Ekkehart Rackete.

Sa fille, Carola Rackete, est la capitaine du navire humanitaire allemand Sea-Watch 3. Ce bateau vient en aide aux migrants en détresse en Mer Méditerranée.

La capitaine du See-Watch a été arrêtée dès son arrivée à Lampedusa
La capitaine du See-Watch a été arrêtée dès son arrivée à LampedusaImage : Getty Images/AFP/A. le Bouedec

La jeune femme a été incarcérée en Italie pour avoir contrevenu aux autorités en accostant samedi dernier à Lampedusa afin que les migrants aient accès à des soins. Elle devait être auditionnée dans l'après-midi par un juge.

Complicité à l'immigration

Les autorités italiennes reprochent à Carola Rackete sa complicité à l'immigration clandestine, violation du droit de la mer et résistance contre l'autorité de l'Etat.

Matteo Salvini, ministre italien de l'Intérieur, déclare dans une vidéo qu'il a postée sur Facebook : "Le plus fort, c'est qu'ils prétendent avoir sauvé des vies mais ils ont failli tuer des gens qui faisaient leur boulot en patrouillant, les vidéos sont indubitables. Ce sont des délinquants."

Carola Rackete risque jusqu'à dix ans de prison et 50 000 euros d'amende en Italie pour avoir passé outre l'interdiction faite à son bateau de pénétrer dans les eaux territoriales italiennes avec une quarantaine de migrants à son bord.

Délit de solidarité

Des manifestations spontanées ont eu lieu en Allemagne, mais aussi en Italie, pour réclamer la libération immédiate de Carola Rackete
Des manifestations spontanées ont eu lieu en Allemagne, mais aussi en Italie, pour réclamer la libération immédiate de Carola RacketeImage : picture-alliance/NurPhoto/A. Ronchini

Les partisans de la capitaine du navire humanitaire s'offusquent de ce qu'ils assimilent à un "délit de solidarité".

Giorgia Linardi, porte-parole de Sea Watch en Italie, clame que "ce qu'a fait Carola, c'était simplement son droit et son devoir. Elle a déclaré l'état de nécessité 36 heures avant d'entrer dans le port. Quand un capitaine déclare l'état de nécessité, les autorités d'un port sont obligées d'invoquer des raisons impératives pour lui refuser d'entrer. Nos demandes ont été tout simplement ignorées. La seule réponse que nous avons obtenu, c'est : "Nous transférons à l'autorité compétente". "

Intervention des autorités allemandes auprès de l'Italie

Heiko Maas, le chef de la diplomatie allemande, tente d'intercéder auprès de son homologue italien pour obtenir la libération de la militante de Sea Watch. 

Le Sea-Watch 3 avait sauvé plusieurs dizaines de migrants le 12 juin et cherchait depuis un port où accoster
Le Sea-Watch 3 avait sauvé plusieurs dizaines de migrants le 12 juin au large de la Libye et cherchait depuis un port où accosterImage : picture-alliance/ROPI/Seawatch/T. Egen

"Sauver des vies, ce n'est pas un crime. Ce n'est rien d'autre qu'un acte humanitaire, et il faut le traiter en tant que tel. C'est le contraire qui est criminel. Je ne comprends pas ce qui se joue en Italie."

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier est aussi sorti de sa réserve habituelle pour affirmer dans une interview à la télévision publique allemande ZDF que "quelqu'un qui sauve des vies ne peut être considéré comme criminel".

Deux cagnottes en ligne ont été lancées pour venir en aide à Sea-Watch et payer les frais de justice de Carola Rackete. Elles ont déjà récolté plus d'un million d'euros de dons.