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Sanogo est-il derrière l'agression de Dioncounda ?

24 mai 2012

Après l'agression dont a été victime le président malien par intérim, à Bamako et sur le continent, on continue à s'interroger sur la responsabilité du chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, dans cette attaque.

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Image : AP

Ils sont en effet nombreux à pointer un doigt accusateur vers le capitaine Amadou Sanogo, après l'attaque qui a visé lundi dernier le président Dioncounda Traoré. Si les Maliens, avec en tête le chef de la junte, ont à l'unanimité fermement condamné cette agression, d'aucuns rendent directement responsable le capitaine Sanogo et ses hommes du pourrissement actuel de la situation à Bamako. Pourquoi les forces de défense et de sécurité ont-elles laissé les manifestants monter jusqu'à Koulouba pour agresser le président Dioncounda Traoré ? C'est la question principale que se posent de nombreux Maliens. Alexis Kalambry est éditorialiste et directeur de publication du quotidien « Les Échos » :

« La junte avec les derniers accords, a pu mettre de l'eau dans son vin sans pour autant pouvoir canaliser ses soutiens qui se radicalisent, ce qui met mal à l'aise par rapport à l'armée, c'est : comment les gens ont-ils pu atteindre la présidence et rentrer dans le bureau du président et l'agresser alors qu'il y a un service de maintien de l'ordre et de protection rapprochée du président de la République ? »

Mali Proteste
Manifestants dans l'enceinte du palais présidentielImage : Reuters

La Cédéao doit vite agir

Ceux qui rendent responsable le capitaine Sanogo de l'agression dont a été victime Dioncounda Traoré rappellent volontiers cet autre incident survenu le 19 mars dernier, quand des manifestants favorables à la junte ont empêché l'atterrissage à Bamako des avions des chefs d'État de la Cédéao, la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest. Les militaires, à l'époque, n'avaient même pas tenté de faire évacuer la piste. Et au sein de la Cédéao, cela avait même été réssenti comme une humiliation.

Avec l'agression contre Dioncounda Traoré, la Cédéao se retrouve donc au pied du mur. Elle a certes condamné cette attaque et demandé l'ouverture d'une enquête, mais de nombreux Maliens attendent maintenant qu'elle agisse au plus vite en envoyant sur place les premiers éléments de sa force militaire, en vue d'éviter que la situation n'échappe à tout contrôle, aussi bien à Bamako que dans le nord du pays, aux mains de différents groupes rebelles.

Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Édition : Jean-Michel Bos