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Sérieux revers pour Barack Obama

Philippe Pognan6 novembre 2014

Lors des élections de mi-mandat les Républicains ont conquis le Sénat et ont confirmé leur domination sur la Chambre des Représentants. Un camouflet pour le président Obama et les démocrates.

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Barack Obama, un "lame duck", un "canard boîteux"?Image : picture alliance/abaca/O. Douliery

Le président démocrate devra donc, à partir de janvier 2015, cohabiter avec un Congrès totalement aux mains des Républicains et qui sera en mesure de contrecarrer ses projets politiques pendant les deux dernières années de son second mandat.

Barack Obama, autrefois figure d'espoir, s'est définitivement transformé en "lame duck", en canard boiteux, constate la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si ces élections de mi-mandat pour un nouveau Congrès étaient un référendum sur Barack Obama, alors le résultat pour lui est décevant, voire catastrophique. Les Républicains qui dominent le nouveau Congrès ne manqueront pas une occasion de lui faire sentir qu'il ne pourra entreprendre quoi que ce soit de ses propres forces. Selon l'éditorialiste de la FAZ, de nombreux membres du "Grand Old Party", le parti républicain, pourraient être tentés de mettre un terme à la carrière politique d'Obama. Ils ne lui permettront plus aucune initative prometteuse sur le plan de la politique intérieure et le pousseront à prendre un cours plus dur dans le domaine de la défense et de la sécurité, par exemple à l'égard de la Russie, de l'Iran ou du terrorisme islamiste.

Présidents "lame duck"

Kongresswahlen in den USA (Jubelnde Republikaner)
Des membres du parti républicain jubilent à Denver dans le Colorado.Image : Getty Images/M. Piscotty

Obama partage ce destin avec Ronald Reagan, Bill Clinton et George W. Bush, qui, dans leurs dernières années de mandat, ont eu à faire à un Congrès dominé par l'opposition. Tous ont dû adapter leur stratégie et leur style de gouvernement. Cependant, souligne la FAZ, les démocrates ne peuvent pas ignorer une amère vérité: non seulement nombre de leurs partisans ne se sont pas rendus aux urnes, mais beaucoup d'autres les ont même désavoués par dépit et insatisfaction. De nombreux Américains s'inquiètent de l'avenir de leur pays et des menaces telles qu'Ebola, l'Etat Islamique ou autres. Ils ont perdu confiance en la politique, démocrate ou républicaine.

"Un désastre"pour Barack Obama, estime aussi l'éditorialiste de die tageszeitung. La Chambre des représentants reste aux mains des Républicains, le Sénat devient républicain et même lors des élections de gouverneurs, les Démocrates ont sensiblement perdu. C'est un rejet sur toute la ligne, souligne le journal.

Le même président dont les capacités rhétoriques lui avaient valu une grandiose victoire en 2008, n'a pas été capable en six années de transmettre à l'opinion publique une idée cohérente de sa politique, de la responsabilité sociale et du rôle de l'Etat. Les infrastructures se désagrègent. Les Américains paient un prix élevé pour un capitalisme déchaîné. Mais les Démocrates n'osent pas introduire des mesures de régulation, critique la taz et conclut : soyons sincères, personne n'a besoin de tels Démocrates !

Vote protestataire

USA Kongresswahlen 04.11.2014
Beaucoup de démocrates ont boudé les urnesImage : Reuters/Rick Wilking

Pour Die Welt, la victoire des conservateurs est un cadeau du président qui gouverne trop maladroitement. Aux Etats-Unis, une importante partie de la population est profondément mécontente de "l'establishment" politique et ressent une grande frustration face au dysfonctionnement du système à Washington. Les Républicains ont su exploiter ces sentiments parce que les électeurs sont toujours prêts à rendre le président responsable de tout ce qui ne va pas. L'un des paradoxes de ces élections est que les citoyens ont permis à un parti de triompher, qui, selon tous les sondages, est encore plus impopulaire que le président et ses Démocrates. Beaucoup se sont pincés le nez pour élire les Républicains, ils n'ont pas voté pour eux parce qu'ils les aiment, mais par dépit face à un président faible. Maintenant, et ce sera plus dur, souligne Die Welt, les Républicains devront prouver qu'ils sont capables de gouverner!