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Résurgences brunes ou cas isolés ?

14 novembre 2011

La police a démantelé un groupuscule néonazi, qui semble être à l'origine d'une série d'assassinats ciblés contre des étrangers. Ce fait divers remue de mauvais souvenirs et relance des débats de fond dans le pays.

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Image : picture-alliance/dpa

Les faits tout d’abord : il s’agit de neuf assassinats non élucidés, sur le sol allemand, de tenanciers turcs ou grecs de restaurants rapides, entre 2000 et 2006. S’ajoute à ces meurtres celui, également non élucidé, d’une policière en 2007. Les armes de ces crimes ont été retrouvées dans le camping-car de membres d’un réseau d’extrême-droite. Quatre suspects dans cette affaire : deux hommes retrouvés morts dans le camping-car, leur compagne qui a été arrêtée, ainsi qu’un autre homme militant d’extrême-droite, lui aussi interpellé. La femme était connue des services de police depuis 1998, mais aucune action judiciaire n’avait été entamée contre elle.

Et c’est là que le bât blesse : les services secrets sont soupçonnés d’avoir laissé ces suspects en liberté, en échange d’informations sur leurs fréquentations.

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Des victimes du gangImage : picture alliance/dpa

La question qui agite l’Allemagne ce matin est : a-t-on affaire ici à des cas isolés ou à un véritable réseau néonazi, qui s’étendrait dans plusieurs régions ? La chancelière Angela Merkel promet :

« Nous devons lancer un débat sur l’extrémisme en général. Dans ce cas, il s’agit d’extrémisme de droite. Nous devons lutter contre ces actes odieux. Il n’est pas acceptable que ce genre de criminels puissent agir dans la clandestinité sans être inquiétés. »

L’opposition, elle, reproche aux autorités d’avoir sous-estimé le danger de l’extrémisme de droite, et d’avoir concentré leurs efforts sur l’extrême-gauche et les réseaux islamistes. Le parti de gauche réclame l’ouverture d’une enquête avec auditions publiques. Les sociaux-démocrates reprochent ses hésitations au ministre fédéral de l’Intérieur, face à ce qu’ils considèrent être « la plus importante cellule terroriste [en Allemagne] depuis la RAF », la Fraction Armée Rouge d’extrême-gauche, active entre les années 1970 et 1990.

Par ailleurs, les découvertes du week-end relancent le débat sur la nécessité ou non d'interdire les partis d'extrême-droite dans un pays où plane toujours l’ombre du nazisme.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Georges Ibrahim Tounkara