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Réactions de Maliens à la trêve de la contestation

Mahamadou Kane
21 juillet 2020

Au Mali, la trêve de dix jours décrétée par le M5-RFP en vue de la fête de Tabaski est bien acceptée par la population.

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Le président Ibrahim Boubacar Keïta est contesté dans la rue depuis début juin.
Le maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta est contesté dans la rue depuis début juin. Image : Reuters/M. Rosier

Depuis son atelier situé à quelques mètres du domicile et de la mosquée que dirige l’imam Mahmoud Dicko à Badalabougou, un quartier devenu l’épicentre de la contestation depuis les violences meurtrières du 11 juillet dernier, Abdoulaye Kouyaté, maroquinier, n’attend rien de l’arrivée des chefs d’Etat des pays voisins. 

"Si moi je suis à la place du président Ibrahim Boubacar Keita, je vais partir. C’est la meilleure solution. Moi je suis un griot (membre d’une caste de poètes musiciens dépositaires de la tradition orale), si j’ai un message à faire passer auprès d’IBK, c’est qu’il doit quitter le pouvoir. C’est ce qui est bien pour sa famille aussi. Les chefs d’Etats vont venir négocier en faveur de leur homologue, nous nous parlons au nom de la population", affirme-t-il. 

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Mais pour son ami Souleymane Koné, entrepreneur dans le bâtiment, l’accalmie décrétée par le M5-RFP en raison de la fête de la Tabaski et l’arrivée des chefs d’Etat sénégalais, ivoirien, nigérien et ghanéen au Mali sont des motifs d’espoir pour une éventuelle sortie de crise.
"En qui concerne la trêve, je crois qu’elle est la bienvenue compte tenu du fait que les chefs de famille sont vraiment essoufflés par rapport à la situation financière. En ce qui concerne l’arrivée des quatre chefs d’Etat de la Cédéao, c’est salutaire dans la mesure où on avait besoin des chefs d’Etat en exercice. Ceux-ci doivent s’imprégner d’avantage de la situation du pays et des préoccupations de la population malienne", estime cet entrepreneur. 

Dans le grin (lieu de regroupement des jeunes autour du thé) de Sidi Tounkara à Niarela, un quartier populaire de Bamako, la discussion se poursuit autour de l’arrivée des chefs d’Etat de la Cédéao. 

IBK, Goodluck Johnatan et l'imam Dicko
La médiation ouest-africaine, présiee par l'ancien chef d'Etat nigérian Goodluck Johnatan propose un gouvernement d'union nationale et la formation d'une nouvelle Cour constitutionnelle.

Drissa pense que le moment est mal choisi pour entamer la négociation entre le régime d’IBK et le M5-RFP.

"Les chefs d’Etat de nos voisins ne sont pas venus tôt. Je dis cela parce qu’ils auraient dû venir au début de la crise. Maintenant la situation est très critique avec les morts et les blessés à l’issue de la répression de la manifestation. Cela complique davantage la situation", indique-t-il. 

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De son côté, Martin Koné, un Ghanéen établi au Mali depuis près de 20 ans, ne souhaite que la paix pour son pays d’adoption.
"Je ne veux pas de guerre ici. Je veux que tout le monde se donne la main sans violences", lance-t-il. 

Ce mardi(21.7), la ville de Bamako a retrouvé son rythme normal à la veille de la fête de Tabaski prévue la semaine prochaine. 

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