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Retour de la gauche dans les régions francaises

Sandrine Blanchard30 mars 2004

Raz-de-marée pour la gauche, débâcle électorale pour la droite, c’est ainsi que les journaux résument les résultats des élections régionales en France. Et c’est aujourd’hui, alors que les résultats officiels ont été publiés, que la presse allemande analyse ces élections.

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Image : AP

La Frankfuter Rundschau met l’accent sur la situation quasi inextricable dans laquelle se retrouve le président français. Le quotidien compare le rôle de Jean-Pierre Raffarin, le premier ministre français, pour le président Chirac à un fusible qui a disjoncté, à une bouée qui a coulé et à une ceinture de sécurité qui ne fonctionne plus. Et le premier ministre va vraisemblablement subir le sort de ces ustensiles quand ils ne servent plus, c’est-à-dire être remplacé, estime le journal. Et pourtant, le quotidien pense que la meilleure conséquence à tirer de cette gifle électorale, ce serait, pour Jacques Chirac, de dissoudre carrément l’Assemblée, pour provoquer de nouvelles élections, législatives cette fois. Une arme dont le président a toutefois déjà usé à mauvais escient, en 1997, rappelle le journal, ce qui lui avait valu cinq ans de cohabitation avec les socialistes. Seule alternative : nommer l’actuel ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, à Matignon. Sauf que « Sarko », poursuit la Frankfurter Rundschau, en plus d’être le grand rival du président, ne jouit pas vraiment d’une image « sociale ». Et le quotidien de conclure : « Les Français ont la nostalgie de réformes socialement justes. Et là, François Hollande[, le chef de file des socialistes,] a plus d’atouts en main qu’un ancien superministre [comme Nicolas Sarkozy] ou un ancien premier [comme Jean-Pierre Raffarin]. »

L’autre quotidien de Francfort, la Frankfurter Allgemeine Zeitung, analyse cette sanction à l’encontre du gouvernement Raffarin comme le pendant du raz-de-marée chiraquien aux élections présidentielles de 2002. D’où la déception de la droite face à ce résultat, souligne la FAZ, alors que la gauche, sans leader vraiment charismatique et sans programme véritablement cohérent, a atteint des résultats jamais aussi bons depuis 1988. Mais tout n’est pas perdu pour la droite, estime le journal. Il ne tient plus qu’à Jacques Chirac et au camp conservateur de profiter de la relativement petite marge de manœuvre des régions pour persuader les Français de la justesse de sa politique et, surtout, pour continuer les réformes.

Des réformes pourtant hésitantes, et douces en comparaison de celles menées en Allemagne, écrit pour sa part la Süddeutsche Zeitung. D’ailleurs, ce qui se passe en France est un signe du malaise européen, après la Pologne, ou l’Espagne. Les électeurs élisent des gouvernements qui promettent des réformes des États-providence contre le chômage et puis ils chassent ces mêmes réformateurs, bien obligés de constater leur échec.