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Rencontre Schröder Poutine

Aude Gensbittel22 décembre 2004

Les journaux allemands reviennent largement ce matin sur la visite en Allemagne de Vladimir Poutine. Lors de ses entretiens avec le chancelier Gerhard Schröder, le président russe a pour la première fois accepté l’ouverture d’un dialogue à propos de la crise tchétchène et s’est dit prêt à coopérer sur ce dossier avec ses partenaires allemands et européens. Des déclarations face auxquelles les quotidiens allemands sont partagés.

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Vladimir Poutine et Gerhard Schröder
Vladimir Poutine et Gerhard SchröderImage : AP

C’était une rencontre comme Gerhard Schröder les aime, écrit le Financial Times Deutschland : le train rapide entre Moscou et St. Petersbourg va être construit par Siemens, les dettes russes vont être remboursées et la dispute à propos de l’Ukraine a été oubliée. Et Vladimir Poutine veut même soutenir les efforts de l’Allemagne pour un siège permanent au conseil de sécurité des Nations Unies. Mais pour le quotidien, le plus important, c’est que le thème de la Tchétchénie a enfin été abordé. Moscou et Berlin se sont mis d’accord pour mettre en place un « dialogue sur le Caucase ». Son contenu est encore un peu vague, mais c’est déjà un progrès. Pour la politique tchétchène de Vladimir Poutine, ce compromis représente un grand tournant, estime le journal. Jusqu’à présent, le président russe refusait toute intervention extérieure. C’est maintenant une chance qui s’offre et elle doit être utilisée.

Dans une période où l’on raconte beaucoup de jolis contes de Noël, le journal die Welt est sceptique face aux déclarations de Vladimir Poutine. Il est encore trop tôt pour dire s’il s’agit d’une intention sérieuse de la part du président russe, ou de simple bavardage diplomatique, écrit le quotidien. L’entendre dire qu’il n’y a plus de guerre en Tchétchénie depuis trois ans laisse peu d’espoir. Toutefois Vladimir Poutine semble avoir reconnu qu’il n’arriverait pas à résoudre seul la crise du Caucase. Mais il y a un encore problème, souligne die Welt, c’est que la nature de la participation allemande dont parle Gerhard Schröder reste bien mystérieuse.

Le léchage de bottes vaut donc la peine, on pourrait résumer ainsi la rencontre entre Gerhard Schröder et Vladimir Poutine, écrit de son côté la Tageszeitung. Le chancelier a toujours refusé de critiquer le président russe et cette politique semble maintenant porter ses fruits. Ah, ce serait beau si c’était vrai ! Mais voilà, poursuit le journal, Vladimir Poutine s’est montré très raffiné : il a su habiller en cadeaux de Noël ce qui n’en était pas. Le président russe ne peut en effet pas se permettre de poursuivre sa politique en Tchétchénie : la population russe est aujourd’hui en majorité contre la guerre et voudrait voir s’installer la prospérité à la place du conflit. Ce n’est donc pas le chancelier qui a réussi son coup, mais bien le président Poutine.