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RDC : la machine à voter continue de diviser

26 octobre 2018

L’opposition organise ce 26 octobre une marche à Kinshasa pour exiger l'abandon de l'utilisation de la machine à voter. Cet appareil garantirait la transparence des scrutins du 23 décembre prochain, selon la Ceni.

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Demokratischen Republik Kongo | Wahlkommision |  Wahlautomat
Image : DW/F. Quenum

Fidèle Babala (MLC) : "la loi ne prévoit pas la machine à voter"

Dans la perspective des scrutins du 23 décembre, la Commission électorale nationale indépendante a commandé auprès de la société sud-coréenne Miru Systems 105 257 machines à voter facturées à 1.500 dollars la pièce.  Or, selon certains spécialistes, le coût réel serait de 400 dollars l’unité. 

Le rapporteur de la Commission nationale électorale indépendante (Ceni) explique que son institution a déjà réceptionné un peu plus 12.415 machines à voter dans trois ports : Matadi en RDC, Mombasa au Kenya et Dar es-Salaam en Tanzanie. D’autres livraisons seraient attendues dans les prochains jours.

Le fonctionnement de la machine à voter

Beaucoup de Congolais se demandent comment seront utilisées ces machines le jour du vote ? Question à laquelle répond Jean-Pierre Kalamba Mulumba N'galula, rapporteur de la Ceni.

"Chacun opère un choix en appuyant sur la photo. Vous confirmez et la machine vous présente la suite de l'élection des députés nationaux et les candidats apparaissent. Vous choisissez votre candidat. Automatiquement, la machine vous fait passer ensuite à la dernière élection des députés provinciaux. La machine affiche les trois choix opérés." 

Jean-Pierre Kalamba : "la machine à voter nous permet de gagner du temps"

Le rapporteur de la Ceni explique "qu’automatiquement, la machine  imprime les bulletins papiers. Comme ça, l'électeur récupère le bulletin et opère un vote en introduisant ses bulletins dans l'urne."

Il s'agirait donc de choisir ses candidats dans la machine puis de glisser dans l'urne la version imprimée des candidats de son choix.

La machine à voter pas légale en RDC?

C'est le point de vu du député national Fidèle Babala qui est aussi le Secrétaire général adjoint du MLC, Mouvement de libération du Congo, le parti de l'opposant Jean-Pierre Bemba Gombo.

"On est en train de transformer la RDC en un vaste champs d'expérimentation. Cette machine n'a jamais été expérimentée quelque part. La Ceni n'est pas le maitre du jeu des élections. Les élections dans tous les pays du monde supposent un minimum de consensus. Et la Ceni doit pouvoir respecter sa propre loi qui ne prévoit pas la machine à voter."

Un scepticisme que partage aussi Didier Nkingu, juriste et spécialiste des élections. Celui-ci estime que ces machines à voter ne servent à rien puisqu’au final, les 40 millions d’électeurs inscrits devront glisser eux-mêmes leurs bulletins dans l’isoloir.

Le dépouillement se fera manuellement dans les 90.000 bureaux de vote comme cela se fait dans de nombreux pays africains.

L'opposition ira aux élections...

Réunie pendant deux jours en Afrique du Sud, elle s’est engagée à ne pas boycotter les élections. Dans un communiqué signé par sept formations, les ténors de l'opposition ont convenu également de désigner un candidat commun lors de leur prochain conclave qui aura lieu au plus tard le 15 novembre 2018.

 

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona