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RDC : La fin de la coalition présente des risques

Jean Noel Ba-Mweze
8 décembre 2020

Le CACH ne dispose pas de la majorité parlementaire, tandis que le FCC appelle à des élections générales anticipées.

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Félix Tshisekedi et Joseph Kabila
Félix Tshisekedi et Joseph Kabila

Ce lundi 7 décembre 2020, le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été reçu par le président Felix Tshisekedi. Un tête-à-tête dont rien n'a filtré, selon la presse présidentielle.

Sylvestre Ilunga Ilunkamba reste donc pour l'instant à son poste et sa famille politique, le FCC (Front Commun pour le Congo), lui a exprimé son soutien.

Dans sa déclaration politique le même jour, le FCC, qui se considère déjà en cohabitation avec son ex-partenaire et ne jure que sur la Constitution, a appelé le CACH à tirer les conséquences de la fin de la coalition.

"Il revient plutôt au CACH de tirer toutes les conséquences de la décision de mettre fin à la coalition annoncée par son autorité morale en se retirant du gouvernement central et des gouvernements provinciaux auxquels il participe. Ce qui entraine d'office la cohabitation", a déclaré le parti de l'ex-président Kabila par la voix de Néhémie Mwilanya Wilondja, coordonnateur du FCC.

Mais la situation présente des risques pour la République démocratique du Congo dont la sécurité reste fragile, surtout dans sa partie orientale, où opèrent plus d'une centaine de groupes armés.

Le spectre de l'année 1965

Plusieurs observateurs estiment que les dirigeants replongent le pays dans un climat qui fait penser à 1965, l'année où Mobutu Sese Seko a pris le pouvoir. Une recherche de la majorité parlementaire qui avait alors mal tourné entre le président Joseph Kasavubu et son premier ministre Patrice Emery Lumumba.

C'est ce que redoute Hubert Kabasubabo Katulondi, politologue et écrivain.

"C'est l'Assemblée nationale qui constate qu'il y a une majorité ou non. Le président de la République ne peut pas décréter l'érosion ou l'effritement de la majorité. Maintenant, en promouvant la violence parlementaire pour faire une nouvelle majorité, le président de la République risque de se retrouver dans le schéma de 1965 où le président Kasavubu a tenté de forcer la majorité parlementaire qui existait et cela a amené à des querelles, à des conflits et Mobutu a fait son coup d'Etat."

La République démocratique du Congo est donc en pleine turbulence créée par les politiciens, alors que la population vit dans des conditions sociales très difficiles.