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RCA : Mbelé-Mbéré est sous le choc d'une attaque meurtrière

Jean-Fernand Koena
17 novembre 2021

L’attaque attribuée aux éléments 3R membres de la Coalition des patriotes pour le changement, portée par l’ex-président François Bozizé a fait au moins 12 morts.

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En décembre 2020, les plus puissants des groupes armés qui occupaient alors les deux tiers du pays ont lancé une offensive sur Bangui sous la bannière de la CPC.
En décembre 2020, les plus puissants des groupes armés qui occupaient alors les deux tiers du pays ont lancé une offensive sur Bangui sous la bannière de la CPC.Image : facebook.com/ngrebadapm

A Mbéli-Mbéré, les habitants sont sous le choc. Les hommes armés assimilés aux 3R actifs dans la région ont tué au moins 12 civils et blessés bien d'autres lors d'une attaque, dimanche 14 novembre.

"Des gens installés autour de notre village sont partis chercher les 3R pour qu'ils viennent faire ces massacres", a témoigné Jonathan, un habitant de la localité.

Plusieurs groupes rebelles ont déjà dénoncé des violations du cessez-le-feu par les FACA et leurs alliés sans qu'il soit possible de vérifier ces informations.
Plusieurs groupes rebelles ont déjà dénoncé des violations du cessez-le-feu par les FACA et leurs alliés sans qu'il soit possible de vérifier ces informations.Image : facebook.com/ngrebadapm

Il y a trois semaines, l'Etat a pourtant déployé une équipe des FACA, l’armée nationale, dans la localité. Bernard Dillah, député de la localité, parle de crime de guerre.

"C'est un crime de guerre qui vient d'être commis dans la région et la communauté internationale doit nous aider à traduire les responsables devant la justice. Nos FACA sont dépourvues de moyens pour faire face efficacement à ces attaques. Et donc, le gouvernement doit redoubler d'efforts pour essayer de doter les FACA de moyens suffisants pour qu'elles puissent défendre et protéger la population", a exigé le député.

La Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), portée par l’ex-président François Bozizé nie ces accusations de la population et rejette la responsabilité sur les alliés russes du gouvernement.

Le silence des autorités

Le gouvernement et la Minusca (la Mission des Nations unies en Centrafrique) n'ont pas souhaité commenter cette attaque.

La Minusca continuera ses opérations avec un maximum de 14.400 militaires et 2.420 policiers, selon la résolution votée le 12 novembre 2021.
La Minusca continuera ses opérations avec un maximum de 14.400 militaires et 2.420 policiers, selon la résolution votée le 12 novembre 2021.Image : Antonie Rolland/REUTERS

"Ces derniers temps, nous assistons à une campagne de rejet et plusieurs manifestations pour demander le départ de la Minusca. Il se pourrait qu'il y ait un certain laxisme dû à ce genre d'action anti-Minusca qui se sont déroulées sur une ou deux semaines », a expliqué Karl Blagué, sociologue.

Par ailleurs, le sociologue pointe un commandement militaire défaillant, et un contexte social propice à l’exacerbation des tensions :

« Il y a la valeur symbolique car nous nous approchons du dialogue républicain. Il se pourrait que ce genre d'acte que je condamne puisse consister à mettre la pression sur le pouvoir de Bangui qu'apparemment les 3R et la CPC veulent inclusif".

Le 15 octobre dernier, le président Faustin-Archange Touadéra avait décrété un cessez-le-feu unilatéral.

Ces nouveaux crimes montrent la fragilité de la réponse sécuritaire malgré la présence des forces armées centrafricaines, de leurs alliés russes et des casques bleus de la Minusca qui ont vu leur mandat renforcé en matière de protection des civils.