Qui est Olaf Scholz, candidat du SPD à la chancellerie ? // En Inde le bidonville de Dharavi résiste au coronavirus | PROGRAMME | DW | 12.08.2020
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PROGRAMME

Qui est Olaf Scholz, candidat du SPD à la chancellerie ? // En Inde le bidonville de Dharavi résiste au coronavirus

La parti social-démocrate allemand vient, déjà, de présenter son candidat au poste de chancelier pour les élections législatives de septembre 2021. Olaf Scholz, actuel ministre des Finances, veut relancer le SPD. Dans la seconde partie de ce magazine, Vu d'Allemagne vous emmène dans le plus grand bidonville d'Inde, Dharavi, où la propagation du coronavirus a été jusque-là étonnamment maitrisée.

Les élections législatives allemandes, élections qui conduisent à l'élection de la chancelière ou du chancelier ensuite, doivent se dérouler en septembre 2021. Et pourtant, déjà, le parti social-démocrate allemande, le SPD, a désigné son candidat. Ce sera Olaf Scholz, actuel ministre fédéral des Finances allemand. Une candidature annoncée lundi 10 août, sur Twitter et lors d'une conférence de presse un peu plus tard. 

Cette présentation devant la presse était bien préparée. Les deux dirigeants du parti social-démocrate, Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, sont arrivés avec des masques rouges, entourant le nouveau candidat du SPD avec un masque blanc. "Je me réjouis de cette nomination, et je veux gagner", a ensuite déclaré Olaf Scholz. 

Un vieux routard de la politique

Âgé de 62 ans, il est membre du SPD allemand depuis 1975. Le SPD ce sont les sociaux-démocrates, le centre-gauche. Le plus vieux parti d'Allemagne, un des plus grand en nombre d'adhérents aussi et qui gouverne en coalition en ce moment avec Angela Merkel et son parti CDU, ainsi que l'allié bavarois CSU.

En politique depuis plus de quarante ans, Olaf Scholz est bien connu des Allemands. Député, plusieurs fois ministre fédéral, secrétaire général du groupe SPD au Bundestag entre 2005 et 2007, président du SPD par le passé aussi, son nom et son visage ne sont une découverte pour personne. "Ancien ministre du travail, actuel ministre des finances, vice-chancelier et donc premier représentant d'Angela Merkel, il était aussi maire de la seconde plus grande ville allemande, dans le Nord, Hambourg", rappelle aussi la Dr. Eileen Keller qui travaille à l'insitut franco-allemand de Ludwisburg et suit notamment la politique allemande. "Il est apprécié pour son travail, aujourd'hui près de 57% des Allemands disent être satisfaits", poursuit-elle.

Olaf Scholz était ministre fédéral du Travail et des Affaires sociales entre 2007 et 2009

Olaf Scholz était ministre fédéral du Travail et des Affaires sociales entre 2007 et 2009

À droite de la gauche

Le style Olaf Scholz semble plaire aussi. Un style que certains qualifient proche d'Angela Merkel parfois : "froid" disent ceux qui n'aiment pas, "posé" répondent les autres. Il est aussi fin négociateur, plutôt discret, assez peu habitué aux grandes déclarations-chocs. Ses idées politiques sont très centristes, à droite du SPD. Depuis des années, l'actuel ministre des finances se bat pour que les comptes de l'Allemagne restent dans le vert. "Pas de déficit", c'est son credo, au grand dam de l'aile gauche de son parti. 

Ministre du travail sous Merkel en 2007, c'est lui qui fera passer l'âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans. "C'est un homme de centre-gauche, mais plutôt modéré, qui assume les choix faits dans le passé", explique Eileen Keller. Elle cite notamment les politiques de libéralisation du marché du travail dans les années 2000 avec les réformes Hartz, très critiquées par la gauche à l'époque. "Il est plutôt du centre, mais défend les réformes plus libérales faîtes par le passé. Mais il a aussi un profil de gauche, en ayant soutenu la création du salaire minimum, par exemple.

Un SPD en crise

Ainsi Olaf Scholz ne fait pas l'unanimité au sein de son parti, mais en plus le SPD est en pleine crise. Une crise qui dure depuis des années déjà. Le plus vieux parti allemand, encore dans la coalition au pouvoir aujourd'hui, voit ses résultats baisser à chaque élection. Le SPD avait recueilli 20,5% des voix en 2017 lorsque du dernier Bundestagswahl, score historiquement bas. Aujourd'hui dans les sondages, il est encore plus bas, autour de 15%, quand la CDU et son allié bavoirse la CSU tournent à plus de 35%. 

Le SPD sait donc qu'avant de gagner, il faut donc remonter ses scores et se relancer, sortir de la crise. "Les sociaux-démocrates cherchent une nouvelle identité", décrypte Isabelle Bourgeois, spécialiste de l'Allemagne et animatrice de Tandem-Europe, plateforme de débat sur la construction européenne.

"Après la guerre, le SPD était un parti de centre-gauche, ayant tourné le dos au marxisme. La base électoral était alors composée d'ouvriers, de personnes qui faisaient tourner l'économie. Mais le SPD a perdu sa base face aux changements économique et, en plus, le parti a failli se scinder en deux à la chute du mur. Une partie voulait que la RDA continue sous une forme démocratisée, alors que l'autre plaidait pour l'économie sociale de marché. Cette scission est toujours très vivace", explique-t-elle. "Aujourd'hui le parti ne sait pas s'il va à droite, à gauche, s'il reste au centre ou s'il se radicalise à l'extrême-gauche."

Dépasser les 20% des voix

L'idée du SPD de présenter son candidat en premier, bien avant le vote, est donc peut-être une stratégie pour tenter de regagner la confiance et les voix des électeurs allemands avant les élections de septembre 2021. D'autant qu'en ce moment Olaf Scholz a l'image d'un bon gestionnaire en pleine crise sanitaire. Il présentait, dès mars, un plan de relance de 550 milliards d'euros pour face face au conséquences économiques de la Covid-19 parlant -et c'était étonnant chez lui d'entendre de tels propos - d'un "bazooka" du gouvernement fédéral face à la crise. 

Malgré la mise en scène de lundi, Norbert Walter-Borjans (tout à gauche), coprésident du parti avec avec Saskia Esken (à droite), et Olaf Scholz savent que la bataille sera compliquée

Malgré la mise en scène de lundi, Norbert Walter-Borjans (tout à gauche), coprésident du parti avec avec Saskia Esken (à droite), et Olaf Scholz savent que la bataille sera compliquée

Cette bonne image, il veut la faire fructifier et assure publiquement que le SPD profitera de sa candidature. "Nous pensons que nous pouvons parvenir à obtenir clairement plus de 20% et que nous pouvons améliorer considérablement notre résultat", a-t-il dit ce lundi 10 août. Il n'empêche que, loin des micros, Olaf Scholz sait que le combat sera dur. Très peu l'imagine sérieusement chancelier aujourd'hui.

Les plus optimistes éspèrent à une remontée des scores du SPD, qui pourrait alors peut-être tenter de s'allier aux Verts en pleine expansion, et à l'extrême-gauche, pour former un gouvernement. Mais si cela semble possible sur le papier, les idées des uns et des autres sont pourtant parfois difficilement compatibles.

À droite tout est encore possible. À treize mois des élections, des candidatures se sont dessinées pour succéder à Angela Merkel, mais rien n'est encore décidé, ce sera à l'automne, au plus tôt.

Lire et écouter aussi →Quel avenir pour la CDU en Allemagne après l'ère Merkel ?- Vu d'Allemagne du 12 décembre 2018

Personne ne peut dire non plus comment se porteront la société et l'économie allemande avec la crise sanitaire toujours en cours. Et tous observent aussi die Grünen, les Verts, qui bénéficient dessondages en hausse, mais n'ont encore pas de candidat non plus. 

Cela fait beaucoup de points d'interrogation encore. Une chose est sûre : si l'actuel ministre des finances Olaf Scholz arrive avec sa candidature à rassembler plus de 20% des voix pour le SPD en 2021, il aura déjà remporté une victoire. Pour la chancellerie, c'est une autre histoire. 

 

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Le plus grand bidonville d'Inde résiste au coronavirus

Dans le plus grand bidonville d'Inde, Dharavi, la population est estimée à un million de personnes

Dans le plus grand bidonville d'Inde, Dharavi, la population est estimée à un million de personnes

Dans le seconde partie de Vu d'Allemagne, direction le deuxième pays le plus peuplé de la planète. L'Inde est très touchée par la pandémie de coronavirus. Avec ses 1,3 milliard d'habitants, le pays enregistrait, en début de semaine, le 10 août, près de 45.000 morts et plus de deux millions de contaminations. Des contaminations durent à éviter, notamment quand on vit dans un bidonville, entassés. 

L'un des plus grands de la planète, Dharavi, à Bombay, compte un million d'habitants sur deux kilomètres carrés. Mais il fait face depuis le mois d'avril. Résultat notamment d'une mobilisation de la société civile. Histoire positive de coronavirus comptée par Charlotte Müller, avec Silke Diettrich. 

 

Vu d’Allemagne est un magazine radio hebdomadaire, proposé par Hugo Flotat-Talon et Anne Le Touzé, diffusé le mercredi et le dimanche à 17h30TU, et disponible aussi en podcast. Vous retrouvez tous les numéros dans la médiathèque, à écouter en ligne ou à télécharger en format MP3. Le podcast est également disponible sur certaines plateformes de podcasts.