Quand le doute s'en mêle...
25 juin 2009Peer Steinbrück a des ciconstances atténuantes pour la recrudescence des dettes de sa grande coalition, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La stabilisation du système financier et les aides conjoncturelles ont leur prix, même si le bien-fondé ou le montant de certaines de ces dépenses sont discutables. L'inexcusable, ce sont les erreurs qui ont précédé. Si la grande coalition avait pour ambition de supprimer les grands déséquilibres budgétaires, même à coups d'augmentation d'impôts, on peut dire que c'est un échec complet. Le quotidien se penche aussi, comme d'autres, sur le débat, relancé en Allemagne, de la présence de la Bundeswehr en Afghanistan.
Pour la Frankfurter Rundschau : décider si les soldats allemands se trouvent en guerre ou pas est vain. Il serait beaucoup plus essentiel de savoir pourquoi les soldats allemands se trouvent dans l'Hindukusch. Le plus triste dans ce dossier est que le gouvernement manifeste un curieux désintérêt pour cette guerre.
Certains hommes politiques allemands estiment que la coalition et le gouvernement doivent plus s'engager en faveur de cette mission en Afghanistan pour que les Allemands comprennent mieux cette nécessité de politique étrangère. C'est idiot, contre la Süddeutsche Zeitung. Depuis des années, les arguments pour ou contre la présence allemande sont légion. Si ce dossier génère le doute, c'est d'abord parce que, de manière générale, les Allemands sont sceptiques vis-à-vis d'une politique étrangère dite « de la canonnière ».
L'Iran reste aussi un sujet préoccupant pour les journaux allemands. La Tageszeitung par exemple s'interroge : les prisons se remplissent, on parle de plus de 600 arrestations. Où cela va-t-il finir ? Comment vont réagir les autres ayatollahs et l'élite des opposants réunie derrière Moussaoui ? Vont-ils se solidariser avec les manifestants ou bien cèderont-ils à leur grande peur de la transformation de leur république islamique en état de droit ?
La première phase de la révolution aux calicots verts est finie, résume de son côté die Welt. Mais le contrat social passé entre le pouvoir religieux et son peuple, à savoir, vous dites « Amen » et nous vous laissons faire des affaires tranquilles, ce contrat a été dénoncé par les ayatollahs lors des violences de samedi dernier. Mais ce pouvoir n'était pas assez soudé pour se résoudre à une « solution à la Tien An Men ». Désormais, il ne va pas être possible de bâillonner encore longtemps tous ceux qui ont humé l'air de la liberté.