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Quand la justice s'en mêle

Christophe Lascombes14 décembre 2012

La presse allemande revient sur la mort d'un demandeur d'asile en Allemagne et sur le dédommagement d'une victime de la CIA. Mais l'Europe et l'union bancaire font également la une des quotidiens.

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La BCE pourra-t-elle vraiment sauver l'euro ?
La BCE pourra-t-elle vraiment sauver l'euro ?

L'ébauche d'union bancaire lancée par le mécanisme de supervision de la Banque centrale européenne est saluée avec un bémol par Die Welt. Sans séparation stricte entre les missions de supervision et de politique financière, le compromis trouvé conduit nécessairement à une dilution des responsabilités. Avant même d'être vraiment née, l'union bancaire est déjà hypothéquée.

Ce sont de biens petits pas sur une longue route, regrette la Süddeutsche Zeitung. C'est la funeste coopération entre États et banques qui a lancé la spirale de la dette qui a failli sonner le glas de la zone euro en juin 2012. Maintenant, il reste beaucoup à faire avant d'être vraiment sorti de cette crise financière.

EU Deutschland Menschenrechte Erfolg für El Masri vor Menschenrechtsgerichtshof
Khaled El Masri est certes dédommagé, mais sa vie est détruiteImage : dapd

En titrant : « 60 000 euros pour une vie détruite », le quotidien de Munich revient aussi sur un jugement de la Cour européenne des Droits de l'Homme. Celle-ci a condamné la Macédoine, candidate à l'entrée dans l'UE, pour avoir arrêté illégalement en 2004 Khaled el Masri, un Allemand d'origine libanaise, et l'avoir remis à la CIA qui l'a torturé sur le territoire macédonien.

Un jugement qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : le pire dans cette histoire, c'est que c'est un État européen qui a permis ce drame. Il ne faut pas minimiser le danger que représente le terrorisme. Il faut pouvoir y répondre de manière adaptée. Mais toute intervention des services de l'État doit pouvoir être contrôlée par un organe indépendant.

Le quotidien de Francfort revient aussi sur la condamnation d'un policier allemand à une simple amende, alors qu'il est coupable d'avoir provoqué la mort d'un demandeur d'asile brûlé vif dans sa cellule en 2005.

Landgericht in Magdeburg Prozess Oury Jalloh
La justice allemande ne veut pas savoir pourquoi Oury Jalloh est mortImage : dapd

Ce qui fait dire à die tageszeitung : la justice ne veut pas vraiment savoir ce qui s'est réellement passé ce soir-là. Parce que la vérité est peut-être trop difficile à affronter. Face à l'omerta de la police, le premier devoir du tribunal aurait été de poursuivre l'instruction jusqu'à éclaircir toutes les circonstances du drame. Et l'argument avancé qu'il faut bien un jour tirer un trait est inacceptable. Ce jugement signifie qu'en Allemagne, certains sont moins égaux que d'autres. Personne chez les migrants ne croit que la justice aurait agi de la même manière si la victime avait été allemande, conclut le quotidien de Berlin.