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Economie

Quand David pêche contre Goliath

8 mars 2019

Au Sénégal, les petits pêcheurs ont la vie dure face aux grands navires qui exploitent sans merci les ressources halieutiques.

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Senegal Mbour Fischmarkt
Image : picture-alliance/robertharding

Abdou Karim Sall se souvient, du "jour de la révolte" et le raconte à la Süddeutsche Zeitung. La révolte, c'était il y a quatre ans, quand lui et d'autres petits pêcheurs de la ville de Joal, au sud de Dakar, avaient appelé la population locale à aller manifester.

Un appel lancé à la radio, contre deux bateaux étrangers venus pêcher dans une zone maritime protégée. "Puis ils sont sortis en mer pour aller kidnapper deux capitaines." Ce qui leur avait valu la prison pour tentative de meurtre.

"On nous a traité de pirates, explique Abdou Karim Sall. Mais les pirates c'est vous les étrangers, parce que vous videz nos eaux. Ça fait dix ans que les Européens, les Russes et les Chinois nous prennent nos bases vitales."

Filets de pêche vides

Abdou Karim Sall a la cinquantaine et comme un Sénégalais sur cinq il vit de la pêche. Il concourt avec "de grands navires industriels qui pêchent en une semaine autant qu'un petit bateau sénégalais en un an."

Les mers et les océans sont presque vides, selon les Nations unies. Malgré cela, "envoyés pour satisfaire les envies mondiales de calamars et de thons, des équipages du monde entier pêchent depuis des années au large des côtes ouest-africaines."

Le marché aux poissons de Mbour
Le marché aux poissons de MbourImage : Imago/robertharding

Il y a bien un accord avec l'Union européenne qui arrive à échéance cette année, explique le journal. "Concrètement, les bateaux européens peuvent pêcher plusieurs milliers de tonnes de poissons par an le long des côtes sénégalaises, en contrepartie de 2,5 millions d'euros versés à l'Etat".

Mais selon des experts, "un quart des poissons attrapés ne sont pas déclarés et transformés illégalement". S'y ajoutent les autres navires non-européens et les criminels qui pêchent la nuit en éteignant leur radar.

Alors, beaucoup choisissent l'exil. Avant que Frontex ne patrouille, "c'était de vieilles pirogues comme celle d'Abdou Karim Sall sur lesquels des Sénégalais, des Gambiens et Mauritaniens tentaient de rejoindre les Canaries pour fouler le sol européen".

"Beaucoup de pêcheurs ne peuvent même plus payer leur facture d'électricité", explique Sall qui, encore une fois, rentre au port avec des filets presque vides.

Violences conjugales

Die Welt raconte l'histoire de la chanteuse sud-africaine Babes Wodumo qui a relancé le débat autour des violences conjugales dans son pays

Babes Wodumo est une des artistes les plus connues d'Afrique du Sud. Et elle a été battue par son petit-ami et manager. Sauf que Babes Wodumo a réussi à filmer la scène avec son smartphone et à lancer discrètement une retransmission en direct sur Instagram, le réseau social où elle est suivie par 1,5 millions de followers. On y voit la chanteuse demander à son copain, "pourquoi me frappes-tu ?" La réponse sera un autre coup.

"Depuis le pays débat plus ouvertement que jamais d'un thème généralement tabou, à savoir les violences domestiques", écrit die Welt. Le leader du premier parti d'opposition a même invité le suspect à "monter dans un ring avec lui pour aller se confronter à quelqu'un de sa taille".

Babes Wodumo avait déjà subi les coups de son compagnon en 2018. Celui-ci se serait alors vanté que la police ne lui viendrait pas en aide parce qu'il lui versera un pot-de-vin.

Cette-fois c'est donc la force des réseaux sociaux qui a frappé, dans un pays où selon les chiffres officiels, "une femme sur cinq dit avoir déjà subi des violences conjugales".

Dans le même temps, une autre étude citée par die Welt assure que près de 8% des hommes sud-africains estiment que ces violences sont "acceptables".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais