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Présidentielle malienne: la sécurité au cœur des débats

Mahamadou Kane
9 juillet 2018

Les 24 candidats à la présidentielle ont trois semaines pour aller à la conquête des électeurs Maliens. Une campagne qui s’annonce d’ores et déjà difficile à mener notamment en raison de la situation sécuritaire,

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Mali Wahlen Wahlplakat Keita
Image : Boureima Hama/AFP/Getty Images

'Il n'est pas judicieux de faire des grands meetings au regard du contexte sécuritaire actuel"(Hamidou Doumbia, porte-parole Cheick Modibo Diarra)

Pour cette entame de campagne électorale malienne en vue de la présidentielle du 29 juillet prochain, le candidat Cheick Modibo Diarra s’est rendu au grand marché de Bamako. Cet ancien premier ministre malien durant la transition met l’accent sur la campagne de proximité. Un choix qui s’explique, selon Hamidou Doumbia, un de ses porte-paroles.

"Nous n’avons pas jugé nécessaire de faire des meetings, des grands rassemblements dans des stades ou sur les terrains de football des quartiers. Car nous estimons que face à l’insécurité qui prévaut dans le pays, c’est mettre la vie des gens en danger. Aujourd’hui ce ne sera pas bon vis-à-vis des personnes qui ont perdu la vie durant cette crise. Ce que nous privilégions, c’est des porte-à-porte, aller dans les domiciles, maison par maison", explique Hamidou Doumbia.

Les candidats à la conquête des Maliens

Un début de campagne timide dans le camp du candidat indépendant Mamadou Igor Diarra, ancien ministre des finances. Ses militants déplorent le déséquilibre entre les candidats pour battre campagne sur toute l’étendue du territoire national.

Salif Traoré est le mandataire national du candidat Mamadou Igor Diarra il explique: "Il y a des zones qui sont complètement inaccessibles au centre et au nord du pays. Seuls les candidats ou le candidat étant au pouvoir pouvant disposer des avantages de l’armée peut se rendre dans ces zones-là. Donc, ce sont des désavantages que nous comptons signaler et que nous mettons en avant", conclut-il. 

Une situation sécuritaire dégradante que les organisations de la société civile malienne suivent avec une certaine inquiétude. Pour Malick Konaté du mouvement "Trop c’est Trop", il faut que l’Etat s’assume pleinement pour une campagne sure et apaisée. 

"Nous ne pensons pas si les candidats pourront se déplacer pour aller au centre et au nord du pays. Avec la situation actuelle ce n’est pas évident. Je pense que l’Etat aussi doit jouer son rôle.C’est-à-dire sécuriser les zones qui sont en insécurité, mais aussi sécuriser les candidats qui doivent s’y rendre pour battre campagne", souline Malick Konaté.

Une situation sécuritaire dégradante que les organisations de la société civile malienne suivent avec une certaine inquiétude.

Ce dimanche, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keita, a fait le plein du stade du 26 mars, le plus grand du pays, avec environ 60.000 personnes. Son challenger et chef de file de l’opposition Soumaila Cissé, a lui mobilisé plusieurs milliers de ses partisans devant la bourse du travail de Bamako.