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Présidentielle en RDC: Jean-Pierre Bemba est-il éligible?

4 juillet 2018

Une audience a eu lieu ce mardi à la Haye dans le cadre de l’affaire de subornation de témoins pour laquelle a été condamné Jean-Pierre Bemba. Des analystes s'interrogent sur l'éligibilité de l'ancien vice-président.

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Internationaler Strafgerichtshof Jean-Pierre Bemba
Image : picture-alliance/dpa/J. Lampen

"La subornation de témoin pourrait être assimilé à forme de corruption" (Charis Basoko)

Jean-Pierre Bemba a t-il la capacité de revenir dans l'arène politique en République démocratique du Congo, onze ans après avoir été forcé de la quitter ? La question est sur toutes les lèvres depuis son acquittement le 8 juin dernier, puis sa mise en liberté provisoire le 12 juin.  Les partisans de l’ancien vice-président, eux, ont retrouvé l’espoir de voir celui qu’ils surnomment le Chairman participer à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain.

"Il y a un débat très fort à Kinshasa entre juristes. Il y en a qui soutiennent, et je pense qu'ils ont raison, que les conditions pour ne pas être éligible sont strictes et énumérées dans la loi électorale, dans son article 210. Et parmi les conditions pour ne pas se présenter, il y a "avoir commis des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de corruption". Mais ça ne fait pas partie de ceux pour lesquels Jean-Pierre Bemba a été condamné. La subornation de témoins ne fait pas partie des éléments cités dans la loi électorale. Donc, en principe, Bemba pourra être candidat", tranche Jean-Claude Mputu, politologue, et chercheur congolais en gouvernance et démocratie

Candidature hypothétique ? 

Si  la condamnation de Jean-Pierre Bemba est confirmée en appel, sa candidature risquerait d’être hypothétique, soutient néanmoins le chargé de plaidoyer du RODHECIC, le Réseau d'organisation des droits humains et d'éducation civiques d'inspiration chrétienne. Selon Charis Basoko, "pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, il ne faut pas avoir été condamné pour corruption. Le verdict du 4 juillet concerne la subornation de témoins qui est le fait de soudoyer d’une certaine façon des témoins pour qu’ils puissent donner un faux témoignage. Cela pourrait être assimilé ou interprété par certains hommes de droits comme étant une forme de corruption."


"C’est le MLC (le Mouvement pour la libération du Congo, ndlr) qui doit décider lors de son prochain congrès (les 12 et 13 juillet 2018 à Kinshasa) s'il va investir ou non Monsieur bemba. Lisez la loi électorale correctement. On parle des infractions commises au Congo. À ce que je sache, il n’y a aucune extra-territorialité avec ces infractions.", lui rétorque Fidèle Babala, le secrétaire général adjoint du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba.

Selon l’article 104 de la loi électorale de la République démocratique du Congo, le dossier de candidature à l’élection présidentielle doit aussi comporter une photocopie de la carte d’électeur. Un document que Jean-Pierre Bemba n’a pas encore obtenu.

La DW a joint Corneille Nangaa le président de la Commission nationale électorale qui n’était pas disponible pour réagir à cette polémique. Le dépôt des candidatures pour l'élection présidentielle démarre le 25 juillet pour s’achever le 8 août 2018.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona