1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Première tournée africaine pour Heiko Maas

2 mai 2018

Six semaines après sa prise de fonctions, le chef de la diplomatie allemande entame à partir de mercredi (02.05) sa première visite en Afrique. Heiko Maas se rend à Addis-Abeba en Ethiopie et à Dar Es Salam en Tanzanie.

https://p.dw.com/p/2x4B1
Heiko Maas in Brüssel
Image : picture-alliance/AP Photo/V. Mayo

La Tanzanie et l'Ethiopie entretiennent avec Berlin de solides relations historiques et politiques - surtout en matière d'aide au développement. Par ailleurs, l'Ethiopie et la Tanzanie abritent respectivement les sièges de l'Union africaine et de la Communauté d'Afrique de l'est. Cependant, Addis-Abeba et Dar Es Salam marquent le pas dans leur processus de développement en raison des nombreuses attentes de leurs populations. 

A commencer d'abord par l'Ethiopie qui a certes brillé - ces dernières années - par une croissance économique à deux chiffres. Mais Addis-Abeba est souvent interpellé sur les violations des droits de l'homme. 

De son côté, le président réformateur de la Tanzanie, John Magufuli, semble s'essouffler dans sa démarche, quoique son pays reste relativement stable sur le plan politique. Mais sur le plan économique, la Tanzanie reste à la merci des donateurs occidentaux.  

C'est dans ce contexte que le ministre allemand des Affaires étrangères se rend dans les deux capitales alors qu'à Berlin, on évoque de moins en moins la politique africaine. 

Pourtant, l'an dernier, l'Afrique était au centre de la présidence allemande du G20. Les dirigeants du continent avaient été reçus dans la capitale allemande par la chancelière Angela Merkel qui leur avait affirmé un soutien ferme de Berlin. 

Deutschland G20 Afrika Treffen
Image : picture-alliance/dpa/K. Nietfeld

La fièvre africaine de l'Allemagne en baisse 

Pourquoi l'Afrique semble-t-elle désormais moins prioritaire à Berlin ? "En 2017, l'Afrique était beaucoup présente - peut-être un peu trop - pour les politiciens allemands de Berlin. Nous reprenons ce thème cette année, même s'il faut dire qu'il y a eu peu de réalisations du côté allemand, pas autant que nous le souhaitions" explique Helmut Asche, expert sur les questions africaines à l'université de Mayence. 

Ni le "Plan Marshall pour l'Afrique" proclamé par le ministre du Développement Gerd Müller, ni l'initiative ProAfrica lancée par le parti social démocrate dont est issu le Ministre Heiko Maas n'ont pu convaincre les plus sceptiques. L'enthousiasme pour l'Afrique à Berlin s'est finalement estompé dans un brouhaha de critiques qui a mis en lumière les jalousies ministérielles et une politique d'intérêt centrée sur l'arrêt des flux migratoires. 

 

"Il y a eu une grande attente qui a été suscitée chez nos amis en Afrique à la suite de nombreuses annonces de programmes. Et nous avons le sentiment que c'est la même impression qui s'est traduite en Afrique. Mais rien n'a encore été traduit dans les faits", regrette Stefan Liebig, directeur de la Chambre de commerce germano-africaine. 

A l'occasion de son premier déplacement en Afrique, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas a habilement organisé des discussions avec l'Union africaine et la Communauté de l'Afrique de l'Est. 

Berlin souhaite la construction d'une Afrique autour d'une intégration régionale plus forte, perçue comme la clé du développement et de la stabilité.

"La Communauté économique de l'Afrique de l'est était sur la voie d'une union douanière avec un libre échange à l'intérieur de leurs frontières.  Et les Européens sont venus avec de magnifiques accords de partenariat. Mais ni Bruxelles ni Berlin ou encore Paris ne sont parvenus à obtenir ce changement stratégique. Comment pouvons-nous contrer les objections de nos partenaires est-africains? Ceci est un échec politique, et M. Maas peut faire beaucoup mieux", estime Helmut Asche.

Avec de telles attentes, le Ministre Heiko Maas ne devrait pas trop se disperser dans son voyage estiment plusieurs experts. Car finalement, la politique africaine de l'Allemagne a juste besoin d'être plus cohérente pour ne pas se perdre dans les annonces d'initiatives parfois contradictoires.