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Premier conseil pour le nouveau gouvernement burkinabé

Richard Tiéné (Ouagadougou)24 novembre 2014

Les membres du gouvernement de transition nommés dimanche se sont retrouvés pour la première fois à Ouagadougou. Une rencontre qui en fait est une prise de contact. Déjà certains ministres ont essuyé des protestations.

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Le gouvernement est composé de 26 ministres
Le gouvernement est composé de 26 ministresImage : STR/AFP/Getty Images

Le gouvernement de transition dévoilé dimanche au Burkina Faso est composé de vingt cinq membres dont quatre militaires qui occupent des postes clés (défense, sécurité, mines et sport). Le gouvernement d'avant l'insurrection populaire comportait trente deux membres.

L'armée toujours bien là

Le président de la transition, Michel Kafando diplomate de formation, occupe le poste de ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale. Pour l'épauler dans ce département, l'exécutif a fait appel à Moussa Nébié, nommé seulement le 1er octobre dernier Ambassadeur du Burkina Faso auprès de la République Fédérale d'Ethiopie, représentant permanent auprès de l'Union africaine. Il est désormais ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères.

Pas de surprise sur l'identité du ministre de la défense et des anciens combattants, le Premier Ministre, le Lieutenant-Colonel Yacouba Isaac Zida en fait son affaire pour dit-on mettre de l'ordre. Pour rappel, l'ex-président Blaise Compaoré, avant sa démission, dirigeait ce ministère.

La composition du gouvernement de la transition a été dévoilée par le tout nouveau secrétaire général de l'exécutif Alain Thierry Ouattara, précédemment secrétaire général adjoint du gouvernement de Luc Adolphe Tiao.

Isaac Zida se sépare de sa tenue militaire
Isaac Zida se sépare de sa tenue militaireImage : STR/AFP/Getty Images

Il n'est pas le seul à effectuer un retour dans la haute sphère de l'exécutif burkinabè. C'est le cas d'Auguste Denise Barry, éphémère ministre de la Sécurité en 2011 et qui occupe dorénavant le portefeuille de ministre de l'Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité.

Joséphine Ouedraogo en charge du dossier Sankara

La ministre de la Justice, des Droits Humains et de la Promotion Civique, Garde des Sceaux Joséphine Ouedraogo faisait partie des trois candidats au poste de président de la transition. Cette dame calme et discrète a été pendant la période de la révolution ministre de l'essor familial et à la solidarité nationale de Thomas Sankara. On peut saisir la pertinence de son choix pour suivre de près le dossier de celui qu'on surnomme le Che africain. En rappel lors de son investiture le président Kafando a annoncé que l'affaire Thomas Sankara relèvera à présent du gouvernement et non de la justice.

Le Professeur Augustin Loada acteur phare de la société civile et Directeur du Centre pour la Gouvernance démocratique aura la lourde charge d'assainir la fonction publique.

Michel Kafando, président de transition et ministre des affaires étrangères
Michel Kafando, président de transition et ministre des affaires étrangèresImage : picture-alliance/dpa

Certains ministres sont quasi inconnus des populations. Les Burkinabè attendent de connaître les grands bouleversements qui auront lieu dans les jours à venir. Le Conseil des ministres hebdomadaire sera scruté à la loupe.

Une transition pas à pas

Les organes se mettent en place avec quelques incertitudes au niveau du Conseil National de la Transition. Des querelles de leadership bloquent la désignation des représentants dans ce conseil qui fera office d'Assemblée nationale. Certaines entités s'approprient les lauriers de l'insurrection populaire et veulent plus de postes. Conséquences : la première séance plénière du Conseil national de transition prévue pour se tenir samedi dernier est reportée à une date ultérieure.

Le Premier ministre Isaac Yacouba Zida monte au créneau et menace d'invalider la liste de la société civile si elle manque de transparence.

Ci-dessous, l'ambiance au premier conseil des ministres, par notre correspondant Richard Tiéné