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Première comparution de Radovan Karadzic au TPIY

Anne-Julie Martin31 juillet 2008

Au lendemain de son incarcération, l'ancien chef des Serbes de Bosnie accusé de crimes de guerre et de génocide, s'est présenté devant les juges sans avocat et a demandé un délai avant de plaider coupable ou non.

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Former Bosnian Serb leader Radovan Karadzic, center, stands in the courtroom during his initial appearance at U.N.'s Yugoslav war crimes tribunal in the Hague, Netherlands, Thursday July 31, 2008. 63-year-old Karadzic appears before Dutch judge Alphons Orie, the first step in a legal process that could take several years. He will be asked to enter pleas on 11 charges of genocide, crimes against humanity and war crimes for allegedly masterminding atrocities throughout Bosnia's 1992-95 war. (AP Photo/ Jerry Lampen, Pool)
Radovan Karadzic dans la salle d'audience du Tribunal pénal internationalImage : AP

L'homme tant attendu est apparu en costume bleu sombre et chemise grise, les cheveux courts et plaqués en arrière. Peu avant l'arrivée du juge néerlandais Alphons Orie, il est entré dans la salle d'audience, les traits tirés et l'air sérieux.


Internationaler Strafgerichtshof eröffnet Gebäude des Internationalen Strafgerichtshofs in Den Haag, der zur Verfolgung von Völkermord, Kriegsverbrechen und Verbrechen gegen die Menschlichkeit am 11.3.2003 feierlich eröffnet worden ist.
Le TPIYImage : picture-alliance/ dpa

Cet après-midi, à la Haye, c'était également la première fois que Radovan Karadzic était aperçu en personne depuis la publication de ses photos par la justice serbe, le lendemain de son arrestation.


Le juge a résumé les onze chefs d'inculpation retenus contre lui pour son rôle dans la guerre de Bosnie entre 1992 et 1995. L'homme âgé de 63 ans doit répondre de ses actes pendant le siège de Sarajevo qui a fait 11.000 morts en 43 mois et du massacre de 8.000 musulmans à Srebrenica en 1995. Geert-Jan Knoops est avocat, il a déjà défendu plusieurs personnes devant le tribunal de l'ONU. Selon lui, « le principal chef d'inculpation est bien sûr le troisième, celui pour génocide. Il n'y a pour cela pas de précédant au TPI, seulement une condamnation pour complicité de génocide. Mais n'oublions pas non plus la prise d'otages de 200 casques bleus de l'ONU, qui ont été utilisés comme boucliers humains ». Cette prise d'otage avait eu lieu entre le 26 mai et le 2 juin 1995 dans plusieurs secteurs de Bosnie.


Le procureur en chef du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie, Serge Brammertz, insiste : il veut éviter un nouveau procès fleuve. Effectivement, comme l'explique Geert-Jan Knoops, l'enjeu est de taille : « La pression pour que Karadzic soit jugé est forte, d'autant plus après la disparition de Milosevic. C'est lors de ce procès que se mesurera la réussite du tribunal. Ce sont certainement de très bons juges qui sont là ».


Radovan Karadzic a décidé de se défendre seul et il a demandé comme prévu le délai légal de 30 jours avant de plaider coupable ou non. Il a par ailleurs dénoncé des irrégularités autour de son arrestation. Il conteste notamment la date à laquelle elle a été annoncée. Et pour résumer, l'ancien chef politique est persuadé qu'il sera lavé de l'accusation de génocide.