Pourquoi l’Europe a peur de l’immigration? | PROGRAMME | DW | 12.01.2012
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PROGRAMME

Pourquoi l’Europe a peur de l’immigration?

Depuis environ cinq décennies, les gouvernements ont prétendu que les travailleurs immigrés ne resteraient pas en Europe. Un manque d’anticipation qui explique en partie le rejet d’une partie de la population.

Buchmesse Leipzig: Fahnen der Ausstellerländer vor dem Messegelände.

Dossierbild 2 Migration Flaggen

L’Europe a-t-elle peur et si oui, de quoi précisément ? Environ 35 000 réfugiés africains sont arrivés sur l’île italienne de Lampedusa depuis le début de l’année. Pour l’ensemble des côtes italiennes, cela représente moins de 50 000 personnes. Or, les mouvements populistes dénoncent l’invasion de l’Europe par les étrangers et en particulier les musulmans. Au même moment, la Tunisie accueille à peu près le même nombre de réfugiés mais avec une différence importante. Ou plutôt deux différences. La premières est que la Tunisie compte 10 millions d’habitants alors que la population italienne est six fois plus importante. Quant à l’Union européenne elle compte 500 millions d’habitants.

La seconde différence tient en un mot : générosité. Générosité des Tunisiens dont le gouvernement va offrir des repas spéciaux aux réfugiés libyens durant le mois de ramadan. Les gouvernements européens pour leur part n’offrent pas beaucoup plus que la répression et ils laissent aux associations le soin de gérer l’urgence humanitaire. Le New York Times a publié au début de l’année un dessin qui résumait bien cette frilosité européenne. Une barque remplie de réfugiés s’approche des côtes tunisiennes : à l’intérieur les hommes et les femmes ont l’air heureux, ils sont souriants. Cette partie du dessin est désignée sous le nom de « Printemps arabe ». Et puis la partie droite de ce même dessin représente un mur avec des barbelés et un mirador construits sur la plage même où cette barque de réfugiés souhaitait accoster. Et cette seconde partie du dessin était désignée sous le nom de « Hiver européen ».

C’est ce décalage qui choque aujourd’hui entre l’histoire en marche et l’immobilisme européen, entre la confiance dans l’avenir et les peurs de l’Europe face à l’immigration. Ceci alors même que tout le monde sait que l’Europe vieillissante a besoin d’immigration si elle veut avoir une chance de survie dans la compétition mondiale. Si elle ne veut pas sombrer pour toujours dans un long, sombre et glacé « hiver européen ».

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