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Pollution atmosphérique en Allemagne

Sandrine Blanchard30 mars 2005

L’air se fait lourd, dans certaines villes allemandes. Surtout depuis que l’État de Bavière fait l’objet d’un recours en justice. Pour dépassement du seuil maximal de pollution autorisé en Europe, par des particules en suspension dans l’air. Des particules dont le diamètre représente un dixième de celui d’un cheveu humain. Ce type de pollution est cancérigène et dû, selon la Fédération des villes et communes allemandes, pour un tiers aux gaz d'échappements de moteurs diesel, pour un deuxième tiers des véhicules à essence et pour le reste des usines industrielles. Un sujet qui intéresse la presse allemande, ce matin.

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La tageszeitung explique que Munich n’est pas la seule ville à dépasser les limites autorisées, d’autres grandes villes allemandes sont dans le même cas de figure, telles que Stuttgart, Augsbourg, Düsseldorf, Brunswick ou encore Berlin. Les grandes marques automobiles sont divisées sur la réponse à apporter au problème : certaines veulent généraliser le filtre à particules sur tous leurs modèles, d’autres estiment que les coûts engendrés seraient trop importants et réservent donc le filtre aux modèles de luxe. La taz rappelle que deux tiers des particules générées par le trafic automobile sont le fait des camions, mais l’Union européenne n’exige pas la mise en place de filtres sur ces véhicules.

Le gouvernement de Rhénanie du Nord- Westphalie, rapporte la Frankfurter Rundschau, propose de lever un impôt supplémentaire sur les diesels qui ne sont pas équipés de filtres. Une proposition qui a lancé un débat animé au sein du gouvernement fédéral et des Länder, note le journal, qui regrette que tout le monde joue au Mistigri avec les mesures à prendre. La responsabilité du problème revient autant aux villes qu’à la commission européenne, à l’industrie automobile ou aux utilisateurs.

« Empoussiéré », c’est le titre de la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le journal raille les appels héroïques à l’action de toute urgence qui fusent de tous côtés, que ce soit par l’interdiction de circuler le dimanche préconisée par les politiques, ou l’installation de filtres ad hoc sur les véhicules, envisagée par l’industrie. Le quotidien rappelle en effet que le problème n’est pas nouveau. Les chercheurs tirent la sonnette d’alarme – ou le masque à gaz- depuis belle lurette, et l’Allemagne savait bien ce qui l’attendait avec l’entrée en vigueur de normes plus strictes au niveau européen. La FAZ explique que les taux de particules sont trop élevés partout en Europe, et que les taux fixés sont essentiellement indicatifs : juste en deçà des seuils aussi, la pollution est un problème de santé publique.