Les élections italiennes passionnent la presse allemande

Les élections législatives qui auront lieu dans une quinzaine de jours début mars fascinent la presse allemande. Depuis plusieurs jours, et même semaines déjà, on lit beaucoup d'explications ou de commentaires sur ce vote à venir. "Le 4 mars donc les Italiens iront voter pour un nouveau parlement", explique une nouvelle fois la Süddeutsche Zeitung ce jeudi. "Sauf que même si l'économie va mieux, 36% des jeunes sont encore au chômage et une étude récente montre que 95% des gens ne font plus confiance aux partis politiques", raconte le journaliste.

La faute en partie aux affaires, comme la dernière en date que raconte la Frankfürter Allgemeine Zeitung. "Des députés du mouvement populiste 5 étoiles (dont le fondateur Beppe Grillo est en photo en Une de cet article) qui vantent l'honnêteté partout sont accusés de corruption !" "Ils avaient promis de redonner la moitié de leur indemnité à un fond pour aider de petites entreprises. Et la presse révelent que chaque mois ils sont une dizaine à virer cet argent pour avoir une preuve écrite, mais annulent ensuite leur transaction sous les 24h sans que personne ne se rende compte".

Résultat : "Le paysage politique est comme en France ou en Allemagne, la gauche traditionnelle ne fait plus recette, les électeurs choisissent la troisième voie", dit la Süddeutsche. "Seul une alliance de droite autour de Berlusconi parait en mesure de s'imposer, mais l'extrême droite et les post-fascistes ne sont pas loin dans les sondages", dit le journal. Qui termine : "Il faut en tous cas éviter une alliance des partis "anti-tout" à l'extrême-droite alors que ceux-ci semblent y penser". "Elle est loin encore, mais ce serait une catastrophe".

"Pas de réfugiés pendant 4 ans"

Dans la presse aussi, la question de la politique migratoire en Allemagne qui revient avec une lettre envoyée par le maire de la petite ville de Freiberg, dans la Saxe, à l'est du pays. Une lettre adressée à la chancelière Angela Merkel ! L'affaire révélée par le quotidien local Freie Presse s'affiche maintenant en page nationale. "Il n'y a eu aucun souci dans sa ville, mais le maire demande de ne plus recevoir de réfugiés pendant quatre ans", explique la Süddeutsche.

Et c'est ça la plus surprenant ! Dans cette ville les enfants étrangers ou allemands sont accueillis à la crèche, sans distinction de nationalité, même quand il manque des places. Les enfants vont aussi à l'école.

"Mais on est à la limite de ce qui est faisable", dit le maire. "Nous avons fait des comités d'accueil, offert des abris, des cours, ça a peut-être trop bien fonctionné". Il demande quatre ans pour éviter que la situation ne "bascule". Quatre ans pour trouver des solutions au manque de places, pour construire des écoles, trouver des travailleurs pour la ville. "J'ai toujours été surpris que tout se passe bien, mon rôle de maire est aussi de faire que ça continue", explique-t-il.