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Poker à Kiel à deux mois des élections législatives

Anne Le Touzé / Sandrine Blanchard21 juillet 2009

Les journaux s'intéressent notamment à l'éclatement de la coalition dans le Schleswig-Holstein, au nord de l'Allemagne. Non contents de se séparer, CDU et SPD se mettent mutuellement des bâtons dans les roues.

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Le SPD a empêché la dissolution du parlement. Le ministre-président riposte en congédiant les ministres sociaux-démocrates...Image : AP

Ce qui est en train de se passer à Kiel, écrit Die Welt, n'a rien d'un divorce politique. Il faudrait pour cela que les deux partenaires aient, un jour, manifesté leur entente. Or cela n'a jamais été le cas dans la région du Schleswig-Holstein. Le SPD et la CDU se sont alliés uniquement parce qu'ils n'avaient pas d'autre choix. Ce gouvernement était, dès le début, voué à l'échec, analyse le journal.

Il est évident que les sociaux-démocrates auraient dû voter en faveur de la dissolution du Parlement régional, estime le Flensburger Tageblatt, journal de la région. Et il est d'autant plus dommage que le ministre-président conservateur Carstensen ait poursuivi ce jeu indigne en renvoyant dans la foulée ses quatre ministres sociaux-démocrates. Ce manque de respect est une erreur tactique. Jusqu'ici, la querelle entre SPD et CDU se concentrait sur les deux chefs de parti, Stegner et Carstensen, le premier étant la bête noire isolée au sein même de son parti. Maintenant, il y a un effet de solidarité au sein du SPD. Et la question se pose de plus en plus de savoir si les conservateurs n'ont pas provoqué l'éclatement de la coalition dans un simple objectif stratégique.

Ein Bundeswehrsoldat der ISAF Truppen in Afghanistan
La Bundeswehr est confrontée à des situations extrêmes en AfghanistanImage : AP

Dans un tout autre registre, la mort d'un civil, tué par l'armée allemande en Afghanistan, donne à réfléchir à la Süddeutsche Zeitung. Le jeune homme a été abattu dans son véhicule par un soldat qui a cru à un attentat suicide. Il y a presque un an, un cas similaire avait donné lieu à une enquête du parquet allemand contre le tireur. Neuf mois d'attente pour finalement classer le dossier. Neuf mois, souligne le journal, d'incertitude pour les troupes allemandes qui n'ont pas compris pourquoi on n'écartait pas plus vite la thèse de l'homicide. Ce genre de cas montre que si la Bundeswehr est désormais préparée aux missions de terrain en Afghanistan, l'administration et la justice, elles, n'ont pas évolué depuis la Guerre Froide.

La Mitteldeutsche Zeitung poursuit dans cette idée : les cas de ce genre méritent une enquête. Celle-ci ne doit toutefois pas être menée par une justice militaire, dont on pourrait craindre le jugement aveugle, mais par un parquet spécialisé. La création d'une telle instance serait dans l'intérêt de tous. Dans l'intérêt des soldats, qui pourraient se fier à des procureurs qui tiendraient compte des circonstances particulières des missions de terrain. Dans l'intérêt aussi de la justice, qui ne se jetterait pas tête la première dans des procédures impossibles. Dans l'intérêt, enfin, de l'opinion publique. Le coût des enquêtes longues est élevé. Et elles entraînent fatalement le désarroi des troupes qui se demandent s'il vaut mieux être mort, coupable ou en prison.