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Pied-de-nez d'Angela Merkel

22 juillet 2010

A la Une : la dernière conférence de presse d'Angela Merkel avant son congé estival et l'autorisation confirmée de surveillance du parti radical de gauche, Die Linke, par l'Office de protection de la Constitution.

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Conférence de presse d'Angela Merkel, hier à BerlinImage : AP

Une cote de popularité qui dégringole à vue d'œil et malgré tout elle est souriante, maniant l'humour et l'ironie : à l'instar de ses confrères de la presse quotidienne, Die Welt s'étonne de la prestation de la chancelière, hier à Berlin. Avant de partir en vacances, Angela Merkel résume inlassablement que la coalition a fait « du bon travail ». La population voit manifestement les choses différemment : dans les sondages, l'opposition sociale-démocrate et écologiste obtient la majorité absolue. Mais il serait idiot de célébrer le retour de la coalition rouge-verte, prévient le journal : les sondages ne font pas les élections.

Guido Westerwelle und Angela Merkel Rede im Bundestag Afghanistan Regierungserklärung
Ces dernières semaines, l'humeur était morose entre les partenaires de la coalitionImage : AP

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Angela Merkel a infligé un camouflet à tous ceux qui prédisent la fin prochaine du gouvernement conservateur-libéral. A aucun moment, la chancelière n'a donné l'impression d'être le dos au mur, prête pour son dernier combat. Elle a balayé d'un sourire les questions fâcheuses et s'est montrée particulièrement calée dans les questions de fond, par exemple sur les négociations internationales ou la politique de l'énergie et du travail. Certains ont peut-être perdu l'envie de gouverner, mais pour le journal, Angela Merkel ne montre, elle, aucun signe de fatigue.

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Die Linke a porté plainte devant la cour constitutionnelle contre le jugement de Leipzig

La Süddeutsche Zeitung commente le jugement rendu par le tribunal de Leipzig, qui a confirmé que l'Office de protection de la Constitution (Verfassungsschutz) avait bien le droit de surveiller le parti radical de gauche, Die Linke. Une erreur, selon le quotidien. Die Linke n'est pas un parti anticonstitutionnel. Il critique le capitalisme, mais le capitalisme n'est pas un principe protégé par la Constitution. On peut surveiller l'un ou l'autre de ses membres, mais surveiller le parti dans son ensemble est une bêtise, estime le quotidien.

Même écho dans la Neue Presse de Hannovre : Die Linke est désormais ancrée dans le système parlementaire. Ses députés ont été élus démocratiquement, ils sont capables de conclure des alliances, de diriger des villes et des conseils régionaux. L'Office de protection de la Constitution devrait avoir mieux à faire que de surveiller ces responsables politiques. Evidemment, il y a au sein de Die Linke, surtout à l'ouest, des romantiques révolutionnaires, mais ils constituent plus une menace pour le parti que pour la démocratie.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Konstanze von Kotze