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Personne ne croit au lapsus de Donald Trump

Audrey Parmentier
18 juillet 2018

Les journaux commentent les tentatives de Donald Trump de calmer les esprits après ses propos jugés trop conciliants à l'égard de Vladimir Poutine. Ils se penchent aussi sur la situation en Turquie.

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USA, Washington: Trump kommentiert das Treffen mit Putin im US-Kongress
Image : picture-alliance/O. Douliery

"La pression était probablement devenue trop forte", raconte le correspondant à Washington de la Frankfurter Rundschau. "Donald Trump a donc décidé de convoquer la presse mardi après-midi. Pour expliquer qu'il avait fait un lapsus lors du sommet d'Helsinki. "Je voulais dire: je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas la Russie qui se serait ingérée dans l'élection américaine", rapporte Karl Doemens. "Une erreur de double négation, un lapsus? À Washington personne n'y croit", affirme-t-il. "Trump voulait dire exactement ce qu'il a dit. Il ne s'est trompé que dans le sens politique", conclut le correspondant.

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Donald Trump a de nouveau insisté sur le succès du sommet avec Vladimir PoutineImage : picture-alliance/AP Photo/P. Martinez Monsivais

Personne ne croit à ce lapsus, pas même les les conservateurs américains. "Ils ont longtemps hésité à critiquer leur président" constate la Zeit dans son édition en ligne. "Mais la performance de Trump au sommet d'Helsinki les a fait changer d'attitude. Il a dépassé les bornes", écrit l'hebdomadaire. Car pour beaucoup de membres du parti, la méfiance envers Moscou, méfiance qui date de la guerre froide, est encore bien ancrée dans les esprits.

Face à cette pluie de critiques qui s'abat sur le chef de la Maison Blanche, y compris donc dans ses propres rangs, beaucoup prédisent un revirement qui pourrait faire changer de manière durable la dynamique qui règne actuellement à Washington.

Recep Tayyip Erdogan, une victime?

Les médias allemands se tournent également vers la Turquie où l'état d'urgence a permis à Recep Tayyip Erdogan d'arrêter ses opposants, comme le note la deuxième chaîne de télé ZDF sur son site web.

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Recep Tayyip Erdogan lors de la commémoration du putsch du 15 juillet 2016Image : Reuters/U. Bektas

La Allgemeine Zeitung de Mayence s'insurge du fait que "l'appareil turc de surveillance et d'oppression sévisse également en Allemagne. Et maintienne dans la peur les Kurdes et les opposants au régime qui vivent dans le pays. C'est la recette de toute dictature, une recette maintes fois éprouvée", écrit le quotidien: "celle de l'interaction des services de renseignements et de la police. Les opposants, où qu'ils se trouvent, sont surveillés par une armée d'informateurs, et, sur le sol turc, les arrestations arbitraires sont légion".

Enfin, la Frankfurter Allgemeine Zeitung constate que Recep Tayyip Erdogan se pose systématiquement comme victime de tous les problèmes qui surgissent sous son gouvernement. "Notre président, écrit Bülent Mumay, le correspondant de la FAZ à Istanbul, notre président se plaint constamment d'avoir été piégé. Par Barack Obama, par Bachar el Assad, ou encore par son ancien partenaire, Fetullah Gülen", précise le journaliste. " Mais un homme politique qui, pendant près de dix ans, a formé une coalition avec les putschistes et, comme il l'a lui-même dit, 'leur a donné ce qu'ils exigeaient' ne peut-il vraiment être qu'une victime"?, se demande Bülent Mumay...