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Peng Shuai aperçue à Pékin lors des Jeux Olympiques d'hiver

8 février 2022

La tenniswoman chinoise a fait une apparition discrète au lendemain de la parution de son interview controversée dans le quotidien sportif "L'Equipe".

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China | Peng Shuai besucht die Olympischen Spiele, 08.02.22
Image : Richard Heathcote/Getty Images

Vêtue d'un manteau noir orné du drapeau chinois et coiffée d'un bonnet - noir également - sur lequel étaient cousus les anneaux olympiques que Peng Shuai a été vue en train d'assister à l'épreuve féminine de ski freestyle, remportée par sa compatriote Eileen Gu, Chinoise née aux Etats-Unis.

Peng Shuai va quitter la bulle dans les jours à venir

Peng Shuai a été vue en compagnie de Thomas Bach, le président du Comité International Olympique, qui a déclaré que la tenniswoman et lui se sont entretenus pendant une trentaine de minutes avec les différentes athlètes participant à cette épreuve de ski freestyle. Bach qui a également déclaré que Peng Shuai allait entrer en quarantaine ce mardi et allait quitter la bulle olympique dans les jours à venir. En revanche, le président du CIO ne savait pas si Peng Shuai allait revenir assister à d'autres épreuves au cours de ces Jeux Olympiques d'hiver.

Interrogée sur le sort de sa compatriote, qui suscite l'intérêt de la communauté internationale, Eileen Gu a préféré botter en touche, révélant qu'elle était juste "heureuse de voir Peng Shuai assister à une épreuve de niche comme le ski freestyle", et qu'elle était contente de la voir "heureuse et en bonne santé".

Une première interview pour L'Equipe

La veille, c’est dans les colonnes du quotidien sportif de référence français L'Équipe que Peng Shuai, a décidé de parler pour la première fois à un média international indépendant de l’affaire dont elle s’est retrouvée au cœur pendant plusieurs semaines. 

En novembre dernier, l’ancienne numéro une mondiale de double avait accusé sur les réseaux sociaux un ancien dirigeant chinois d'agression sexuelle. Après avoir effacé son post, Peng Shuai avait disparu pendant de nombreux jours, inquiétant le monde du tennis et du sport en général. 

C’est vêtue d'un survêtement aux couleurs de son pays que l’ancienne joueuse est apparue devant les journalistes français qui assurent l’avoir trouvé en "bonne forme". 

Des doutes sur la liberté de ton

Dans cet entretien, Peng Shuai assure ne pas avoir "disparu" et nie avoir accusé qui que ce soit d’ "agression sexuelle". Elle affirme aussi mener "une vie normale" et ne "rien faire de spécial". 

Mais la forme de l’entretien laisse planer le doute quant à la liberté de ton dont a joui Peng Shuai. L’interview a en effet été réalisée sous le contrôle d’officiels olympiques chinois. Les questions ont été posées en avance et les réponses de Peng Shuai, traduites du chinois au français, ont dû être publiées telles qu’elles.

Pour les observateurs des droits de l’homme, dont l’avocat chinois Teng Biao, contacté par la DW, cet entretien a été complètement "arrangé" par le gouvernement. 

Des supporters de la joueuse qui se demandent où elle se trouve
Des supporters de Peng Shuai qui se demandent où elle se trouveImage : Hamish Blair/AP Photo/picture alliance

Le CIO déclare faire de son mieux pour épauler Peng Shuai

De son côté, Thomas Bach, le président du Comité International Olympique, a aussi rencontré Peng Shuai ce samedi dans un hôtel de la bulle olympique. Le contenu de l’entretien est resté privé. Lors de son point presse du jour, Mark Adams, le porte-parole du CIO, a assuré que l’organisation faisait de son mieux pour épauler la joueuse. 

"Je pense que nous devons l’écouter et lire ce qu’elle dit. nous sommes en contact avec elle et nous le resterons. Nous l’avons rencontré et nous l’avons invité à venir en Europe. Nous la verrons là-bas à nouveau. Je pense que nous pouvons dire que nous faisons tout ce qui est possible pour rendre la situation plus facile", a déclaré le porte-parole du CIO. 

Depuis plusieurs mois, le CIO est sous le feu des critiques qui estiment que sa proximité avec Pékin rend complice l’institution des crimes commis par le régime.