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Pascal Affi Nguessan : "Gbagbo peut être candidat en 2020"

15 janvier 2019

Le président du FPI en interview. Il réagit au verdict de la CPI et se prépare au retour de Laurent Gbagbo. Pascal Affi Nguessan prône la réconciliation nationale.

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Athiopien Treffen AU in Addis Abeba zu Elfenbeinküste Pascal Affi N'Guessan
Image : dapd

'Il faut dire aux victimes que leur douleur ne sera pas ignorée' (Affi NGuessan) - MP3-Stereo

Pour écoutez l'interview avec Pascal Affi Nguessan, président du FPI, le parti de Laurent Gbagbo, cliquez sur la photo ci-dessus.

PAN: Evidemment, nous sommes très contents et soulagés par cette décision que nous attendions depuis longtemps, car nous n’avons jamais douté de l’innocence de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé.[…] C’est une décision qui nous permet de relancer le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire, qui va certainement mettre fin à la crise interne au FPI et lui donner la chance de revenir au pouvoir en 2020.

 

Niederlande Laurent Gbagbo vor dem Internationalen Strafgerichtshof in Den Haag
Laurent Gbagbo peut revenir sur le devant de la scène politique ivoirienneImage : Reuters/P. Dejong

DW : … Et donc, pour Monsieur Gbagbo de reprendre la tête du FPI ?

PAN: Le président Gbagbo n’était pas président du FPI. Ça fait 17 ans que je suis président du FPI. La question ne se pose pas à l’heure actuelle en termes de président du FPI ou pas. C’est une question secondaire.  La question fondamentale, c’est l’unité du parti, c’est la reconquête du pouvoir, c’est la réconciliation nationale, c’est l’intérêt national qui est en jeu. Ce n’est pas une question de poste, ce qui est fondamental c’est d’être utile à la Côte d’Ivoire.

 

DW : En ce moment, le FPI  est scindé en deux ailes donc vous allez militer pour que les deux tendances puissent se réconcilier ?

PAN: Bien sûr mais je pense qu’elles vont se réconcilier logiquement car la détention de M. Gbagbo à la CPI était l’un des éléments de la division. C’est une situation qui alimentait la division et qui n’est plus d’actualité. Et il n’y a plus de prisonniers politiques, nos frères et nos sœurs ont pu rentrer suite à la décision du 6 août 2018 [prise par le président Ouattara, lors de son discours à la nation, d’accorder une aministie à 800 Ivoiriens impliqués dans la crise post-électorale Il n’y a plus de raisons que les militants du FPI soient divisés, donc ils vont se remettre ensemble, comme avant la crise de 2011, pour reprendre la lutte.

 

DW : Laurent Gbagbo est-il le candidat naturel du FPI pour la présidentielle de 2010 ?

PAN: Evidemment, s’il le souhaite, il le sera. S’il a d’autres plans pour sa carrière politique, les organes du parti le décideront.

Muslime Elfenbeinküste Alltag
"Nous devons faire l'unité et la réconciliation"Image : Getty Images/AFP/S. Kambou

DW : Certaines victimes s’estiment grugées par ce verdict de la CPI.

PAN: Oui nous l’avons noté. Il y a eu des victimes dans tous les camps à la suite de la crise de 2010-2011. La crise a été d’une telle ampleur que ce n’est pas dans la volonté de punir un seul camp que nous trouverons la solution à la paix à l’unité et de la Côte d’Ivoire. Il faut nous retrouver autour d’une même table pour dédommager toutes les victimes, leur permettre de faire le deuil de ce que tous ont vécu et de permettre à la Côte d’Ivoire de repartir sur de nouvelles bases dans le cadre d’un processus de réconciliation nationale inclusif. Il faut rassurer ceux qui aujourd’hui se sentent frustrés, leur dire que leur douleur ne sera pas ignorée, que tous ceux qui ont souffert, quel que soit le camp auquel ils appartiennent, seront pris en compte dans le cadre de la réconciliation. Nous sommes tous des frères et des sœurs, nous pouvons avoir des moments de fracture, de conflit, d’affrontement, mais nous devons avoir la capacité de dépasser ces moments et de faire l’unité, la réconciliation.


DW : Qui doit indemniser ces victimes ?

PAN: C’est l’Etat. Le symbole de l’unité nationale, c’est l’Etat. C’est à lui d’enquêter sur toutes les violences, pour identifier toutes les victimes, voir quelles sont les compensations et dédommagements à apporter aux uns et aux autres, prendre des mesures d’ordre symbolique, d’ordre matériel et financier, individuellement et collectivement car il y a des communautés qui ont souffert, des individus. Donc il faut prendre des mesures pour que notre pays retrouve la paix et la stabilité.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona