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Pas de siège permanent pour l'Allemagne mais peut-être des sanctions économiques

Aude Gensbittel13 juillet 2005

Cascade de mauvaises nouvelles pour l’Allemagne, qui d’une part voit lui échapper le siège permanent tant désiré au conseil de sécurité de l’ONU et qui, d’autre part, est menacée de sanctions économiques par Bruxelles. Les Etats-Unis ont en effet annoncé leur opposition catégorique à la résolution proposée par le Brésil, l'Allemagne, le Japon et l'Inde en vue de l’élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies. Côté européen, la Commission a annoncé qu’elle reprendrait sans doute la procédure de déficit excessif contre l’Allemagne, car le pays risque une fois de plus de dépasser la barre des 3% du PIB pour l’année 2005. Deux problèmes qui préoccupent particulièrement la presse allemande

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Conseil de sécurité des Nations Unies
Conseil de sécurité des Nations UniesImage : AP

de ce matin.

La Tageszeitung critique tout d’abord l’attitude trop confiante de l’Allemagne en ce qui concerne la réforme des Nations Unies. Le pays semblait avoir oublié ou même ignoré que la création d’un siège permanent pour l’Allemagne au conseil de sécurité n’était que l’un des aspects d’une réforme générale du Conseil, écrit le quotidien, une réforme qui devait obtenir l’approbation de la majorité des pays. Et maintenant, ce sont entre autres des pays africains soi-disant « irresponsables » s’y opposant qui servent de boucs émissaires pour les erreurs de jugement du gouvernement allemand.

Depuis longtemps, la priorité n’est plus la modernisation controversée mais nécessaire des Nations Unies, mais plutôt les intérêts nationaux et les jalousies régionales, estime quant à elle la Neue Westfälische. Au bout du compte, tout va rester plus ou moins dans le même état, au grand plaisir des Etats-Unis. Car pour le journal de Bielefeld, la faiblesse de l’ONU renforce encore plus la seule puissance mondiale encore existante.

La Frankfurter Allegemeine Zeitung se penche de son côté sur les problèmes budgétaires de l’Allemagne. Pendant près d’un an, la Commission Européenne a donné l’impression qu’elle ne se souciait plus des évolutions de la politique financière allemande, écrit le quotidien. Il ne serait venu à l’idée de personne que Bruxelles puisse ressusciter le processus de déficit excessif juste avant les élections législatives anticipées. Et pourtant c’est bien ce qu’a annoncé la Commission. Un message qui vaut pour tous les partis en campagne électorale, y compris la CDU, dont le programme n’indique pas vraiment de zèle particulier en vue d’une consolidation rapide du budget.

Pour la Kölnische Rundschau, les nouvelles catastrophiques font maintenant partie de la routine. Ce qui explique que le dernier message de Bruxelles ne provoque de panique chez personne. Eh bien oui, cette année aussi, et la suivante, l’Allemagne s’endettera au-delà de ce que tolère la réglementation européenne. Mais cette fois-ci, le pays risque de le payer très cher. Il est tout de même ironique que l’Allemagne, autrefois modèle de stabilité en Europe et à l’origine des règles budgétaires de l’Union, soit aujourd’hui réprimandée justement sur sa politique financière.