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Pas de punition pour Paris et Berlin

Christophe LASCOMBES15 décembre 2004

En raison des promesses fondées de Paris et Berlin de réduire leur déficit et de se retrouver en 2005 en dessous des fameux 3% du PIB, la Commission a conclu hier qu'aucune action supplémentaire n'était nécessaire à ce stade dans le cadre de la procédure entamée à l’encontre des deux capitales.

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Clément malgré sa vigilance, Joaquin Almunia suspend les sanctions contre Paris et Berlin
Clément malgré sa vigilance, Joaquin Almunia suspend les sanctions contre Paris et BerlinImage : AP

Dans un très long commentaire, ironiquement intitulé « Le Pacte d’endettement », la Süddeustche Zeitung dénonce : la soudaine harmonie qui règne entre la Commission et le gouvernement fédéral ne vient pas du fait que Berlin fera encore plus d’économies. Au contraire. Le programme de stabilisation présenté à Bruxelles par le grand argentier de Berlin est un véritable camouflet. Hans Eichel n’hésite pas à passer en compte pour 2005 des rentrées financières qui ne seront effectivement encaissées qu’après, voire pas du tout. Voilà comment on programme aujourd’hui les trous du budget de demain. La planification financière du gouvernement fédéral se fait au détriment des générations futures.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le Commissaire européen tolère cette manière de faire, de même qu’il accepte sans sourciller des pronostics de croissance hasardeux. Il existe pour cela une bonne raison : Joaquin Almunia veut éviter tout nouvel affrontement avec Berlin car il a besoin de son soutien pour concrétiser la réforme des règles d’encadrement de l’euro. Un chantier qui, lui, ne souffre aucun retard.

La Frankfurter Rundschau souligne : malgré l’assurance de la Commission de rester vigilante en raison de la fragilité de la situation budgétaire des deux pays, tout indique que les deux mauvais élèves n’auront rien à redouter d’elle à l’avenir non plus. D’une part, parce que ce sont les Ministres des Finances, donc les coupables eux-mêmes, qui définissent les sanctions possibles de leurs errements budgétaires. Et puis, comme l’opinion se répand parmi les Etats membres que le respect du Pacte de stabilité n’est plus une règle d’airain, pourquoi alors en punir les violations ?

Die Welt, pour l’occasion, publie une entrevue avec Hans Eichel, le Ministre allemand des Finances qui continue à réclamer une application modulée du Pacte en cas d’endettement trop lourd. Lorsque Paris et Berlin réclament une application plus souple du pacte, la crise est déjà programmée car Berlin veut en plus la prise en compte des coûts de la réunification du pays, reprend le quotidien. Et de conclure en citant le premier Ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, pour qui une telle décision ne ferait que générer un véritable chaos.