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Pâques version Covid-19 : récits de Jérusalem à Bethléem

Hélène Machline
11 avril 2020

En Israël comme en Palestine, le coronavirus bouscule les habitudes. Cette année, Arabes chrétiens et Juifs ne se réunissent pas en prière, les églises et les synagogues sont fermées au public.

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Un homme se balade seul dans la vieille ville de Jérusalem le Vendredi Saint
Un homme se balade seul dans la vieille ville de Jérusalem le Vendredi SaintImage : Reuters/A. Awad

"Nous sommes dans une ville qui est complétement désertée" (un restaurateur palestinien)

A Bethléem le calme règne sur la ville. Le chef gastronomique palestinien Fadi Kattan célébrera pour la première fois Pâques, à la maison, sans sa famille. 

"Pâques est un moment de retrouvailles en famille. On célèbre ensemble le dimanche de Pâques. On se retrouve tous chez mes parents, avec toute la famille, donc il y a des cousins, des tantes, des oncles. 

On vient tout juste de passer le dimanche des Rameaux, normalement on voit des milliers de gens qui descendent du Mont des Oliviers vers la vieille ville de Jérusalem.  A Bethléem, on voit normalenent les fleuristes ouverts qui décorent des rameaux que les enfants emmènent dans les églises. Tout ça n’a pas eu lieu.

Moi je suis chef et hôtelier et le début de la saison c’est maintenant.  Effectivement, là nous sommes dans une ville qui est complétement désertée, complètement fermée, complétement bouclée. C’est très difficile moralement d’imaginer ce qu’on traverse en ce moment.  Mais, c’est ce que tout le monde vit à travers le monde et c’est, je pense, ce qui rend les choses plus faciles."

Le Mur des lamentations entrain d'être désinfecté
Le Mur des lamentations entrain d'être désinfectéImage : AFP/E. Dunand

Pâques en visioconférence

Du côté israélien, un couvre-feu a été mis en place pour la soirée de la Pâques juive. Interdiction totale de sortir de son domicile, sous peine d’une lourde amende.  Shaoul, vit à Jérusalem. Ce grand père de neuf petits-enfants sera exceptionnellement seul avec sa femme :  

"Pour la fête de Pessah (la Pâques juive), tous les ans, nous recevons l’ensemble de la famille, ici, à la maison. Environ 50 personnes à chaque fois. C’est énormément de préparations, on fait des courses à l’avance, on cuisine beaucoup, on décore les tables. Et ce jour-là, c’est toujours une joie immense. 

Aujourd’hui on ne peut inviter aucun membre de la famille même pour la fête. En plus de cela, les synagogues sont fermées. Chacun prie tout seul chez lui. Cette année nous passons le repas de la fête seuls et nous verrons toute la famille sur un écran, avec l’application Zoom. On espère vraiment beaucoup, que l’année prochaine, nous pourrons passer les fêtes de Pâques en famille, tous ensemble physiquement, ce qui sera vraiment un grand bonheur."

A Jérusalem, le mot d’ordre est passé sur les réseaux sociaux. Pour tromper la solitude, chacun est sorti sur son balcon à 20h30 pour chanter ensemble la chanson qui marque l’ouverture de célébration de la Pâques juive.

"Nous sommes dans une ville qui est complétement désertée" (un restaurateur palestinien)