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Ouagadougou accuse Abidjan d'actions de déstabilisation

17 octobre 2024

Le Burkina aurait rappelé plusieurs de ses diplomates en Côte d'Ivoire, signe que le bras de fer se poursuit depuis l'arrivée des militaires au pouvoir à Ouagadougou.

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Ibrahim Traoré lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine en Russie
Les attaques jihadistes ont fait plus de 26.000 morts au Burkina depuis 2015, civils et militaires, selon l'ONG Acled qui recense les victimes de conflit dans le mondeImage : Alexey Danichev/AFP

Une crise diplomatique traverse les relations entrele Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, avec notamment l’arrivée de milliers de réfugiés burkinabè qui fuient l’insécurité dans leur pays.

Les militaires au pouvoir au Burkina Faso accusent la Côte d’Ivoire de chercher à les déstabiliser. Une information parue dans l’hebdomadaire Jeune Afrique affirme ainsi que Ouagadougou aurait rappelé plusieurs de ses diplomates en poste en Côte d’Ivoire. Mais l’information n’est pas confirmée par les autorités ivoiriennes.  

"L’information ne nous a pas encore été signifiée officiellement", explique ainsi Moussa Zalé, le président du Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire. 

Des milliers de Burkinabè trouvent refuge en Côte d'Ivoire

Pour sa part, Joseph Bamouni, pour sa part, est le responsable de l’Association des catholiques burkinabè à Notre Dame du perpétuel secours de Treichville, dans le centre d’Abidjan, affirme que "nous même, en tant que catholiques burkinabè, l’ambassade ne nous a pas contactés pour nous dire que quelqu’un est parti. C’est sur les réseaux sociaux que nous avons eu l’information."

L’information circule sur les réseaux sociaux 

Les deux hommes soutiennent que c’est à travers les réseaux sociaux qu’ils ont appris le rappel de leurs diplomates accrédités en Côte d’Ivoire. 

Avant la crise sécuritaire et la fuite de milliers de Burkinabè en Côte d’Ivoire, le pays était déjà, dans la région, celui qui accueillait la plus forte communauté burkinabè. 

D’où l’inquiétude de Moussa Zalé, du Collectif des associations et mouvements burkinabè de Côte d’Ivoire. 

"Nous espérons que cela n’est pas vrai. Mais si cela s’avère vrai, il faut le dire, c’est une grande inquiétude pour nos populations vivant ici en Côte d’Ivoire. Il faut le rappeler, nous sommes plus de quatre millions de Burkinabè qui vivons en Côte d’Ivoire", rappelle-t-il. 

Ecoutez le reportage à Abidjan...

Amadou Coulibaly, le porte-parole du gouvernement ivoirien, ne confirme toutefois pas ce rappel des diplomates burkinabè. Selon lui, les autorités ivoiriennes n’auraient pas été informées officiellement d’une telle décision.  

La délivrance des documents de voyage 

Moussa Zalé se demande aussi si cette situation pourrait impacter la délivrance des documents administratifs. 

Selon lui, "si une telle décision, venait à être prise, qu’est-ce que nous ferions pour nos documents administratifs ? Comment allons-nous procéder pour les déclarations de naissance des enfants qui se font dans les consulats ? Les mariages qui sont célébrés dans les consulats généraux ? Les actes administratifs tels que les légalisations, les documents de demande de passeports ? Donc nous espérons que cela ne va pas être acté par nos autorités de la transition."

Depuis quelques mois, les deux pays voisins s’accusent mutuellement de chercher à menacer leur stabilité. Au vu de la tension diplomatique actuelle, la communication des autorités ivoiriennes semble avoir été réduite au minimum sur ce sujet. 

La Côte d’Ivoire a accueilli, depuis 2023, plusieurs milliers de Burkinabè qui fuient les violences terroristes dans leur pays. 

Vue aérienne sur Abidjan, le pont de Cocody et le stade de football
Julien Adayé Correspondant en Côte d'Ivoire pour le programme francophone de la Deutsche Welle@AdayeJulien