Obama reçoit quatre présidents ouest-africains

Ce qui frappe de prime abord, dans le choix des chefs d’Etat invités à la Maison Blanche, c’est qu’ils sont tous issus de pays francophones. Chose assez rare pour être relevée ; sur les 7,5 milliards de dollars investis cette année par les Etats-Unis en Afrique, la majeure partie revient aux pays anglophones – dans l’ouest surtout le Ghana ou le Nigéria, avec qui les liens sont plus étroits.

D’ailleurs, la visite d’Alassane Ouattara est la première d’un chef d’Etat ivoirien aux Etats-Unis depuis celle d’Houphouët-Boigny, c’était en 1962.

Une période troublée pour tous

Le Guinéen Alpha Condé est très critiqué par l’interdiction faite aux médias nationaux – levée entretemps – d’évoquer l’attentat dont il a été la cible la semaine dernière.

Alassane Ouattara est de nouveau sur la sellette à cause des exactions commises par son propre camp lors des violences postélectorales en Côte d’Ivoire, quant au Nigérien Issoufou, il a fait procéder à des arrestations massives d’officiers soupçonnés de vouloir l’éliminer.

Boni Yayi, le président béninois, lui, est dans une phase un peu plus calme, même si les résultats des élections du début d’année ont été contestés.

Enfin, pour être juste, il faut bien dire que Barack Obama n’est pas non plus au faîte de son aura, avec les guerres qui s’enlisent et le problème persistant de la dette publique américaine, au sujet de laquelle la bataille continue au parlement.

Des thèmes vastes

Les quatre présidents africains ont évoqué hier, déjà, lors d’une rencontre préliminaire à l’Institut de la paix, les thèmes qu’ils souhaitent aborder avec Barack Obama : le développement des communautés les plus pauvres, la lutte contre la corruption et l’impunité, contre la piraterie dans le Golfe de Guinée et le terrorisme dans le Sahel.

Ils appellent la communauté internationale à augmenter son aide et leurs diasporas à investir davantage dans le secteur privé.

Cela dit, cette quadruple visite africaine à la Maison Blanche ne semble pas intéresser outre mesure les quotidiens américains. Ce matin, le New York Times et le Washington Post par exemple, titrent, tout comme le site internet de la Maison Blanche … sur la dette américaine.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Jean-Michel Bos