Obama fait la cour à Merkel
8 juin 2011
C'est une Angela Merkel riant aux éclats en compagnie du président américain et de sa femme que l'on peut voir sur la photo de première page de Die Welt. Oubliés, les problèmes avec le parti libéral et avec les gérants des centrales nucléaires, écrit le journal. Lors de sa visite officielle aux Etats-Unis, le soleil brille pour Angela Merkel et cela se voit sur son visage. Barack et Michelle Obama ont reçu la chancelière dans le jardin de la Maison Blanche et 19 coups de canon ont été tirés. « La chancelière Merkel est l'un de mes partenaires les plus proches dans le monde, » a déclaré le président Obama.
« Obama et Merkel veulent devenir amis », c'est le titre d'un article de la tageszeitung. Avec sa réception pour la chancelière, le président américain relance de nouveaux espoirs pour les relations quelques peu troublées entre les deux pays à cause de la question libyenne et de l'abstention de l'Allemagne lors du vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur l'intervention contre le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
Malgré leurs dissensions et leurs différences politiques et culturelles, les deux pays éprouvent une empathie mutuelle, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Celle-ci doit être la base d'une coopération qui est dans l'intérêt de chacun, par exemple en Afghanistan et au Proche-Orient, ainsi que dans la réponse à l'émergence de nouvelles grandes puissances.
Le Financial Times Deutschland est moins positif : Obama et Merkel ont une « non-relation », ou pour le dire plus gentiment, ils ont simplement une relation de travail. Et même l'accueil exubérant d'Angela Merkel à Washington ne peut pas cacher cela. Si Obama lui a fait la cour, c'est parce que les deux pays sont importants l'un pour l'autre. Avant tout sur le plan économique.
Même son de cloche dans la Westdeutsche Allgemeine Zeitung : Obama veut s'assurer qu'il peut compter sur Merkel. La coopération germano-américaine est la clé de tout ce qu'on espère atteindre dans le monde, a-t-il déclaré avant son arrivée. On dirait un compliment, mais c'est en fait un fardeau. Car cela implique de rester un partenaire fiable et de prendre des responsabilités sur le plan international.
Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Cécile Leclerc