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#NotTooYoungToRun veut rajeunir la politique au Nigeria

13 avril 2018

La jeunesse du Nigeria fait campagne pour un rajeunissement de la classe politique. Tandis que le président Muhammadu Buhari a annoncé sa candidature pour l'élection présidentielle de 2019.

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Nigeria Abuja NotTooYoungToRun bill
Image : Katrin Gänsler

Dans les rues d'Abuja, la capitale du Nigeria, de plus en plus d'affiches à l'effigie de Muhammadu Buhari font leur apparition à l'approche des élections de février 2019, rapporte die tageszeitung. Lundi, le président âgé de 75 ans a informé les militants de son parti APC de son intention de briguer un nouveau mandat.

Muhammadu Buhari, 75 ans, candidat à sa propre succession malgré les réticences jusque dans les rangs de son parti
Muhammadu Buhari, 75 ans, candidat à sa propre succession malgré les réticences jusque dans les rangs de son partiImage : Katrin Gänsler

Deux tiers des Nigérians ont moins de 30 ans, mais la plupart des responsables politiques pourraient être leurs grands-parents. Simon Obi en assez, poursuit la taz. Le directeur de l'initiative Greenlight a lancé la campagne #NotTooYoungToRun pour soutenir le rajeunissement de la classe politique. Il s'agit d'abaisser l'âge minimum pour une candidature à la présidentielle de 40 à 35 ans, et de 30 à 25 ans pour les législatives. Le projet de loi a déjà été entériné par les deux chambres du parlement mais il manque encore la signature du président Buhari.

Mais même si la campagne #NotTooYoungToRun n'aboutit pas à un changement législatif, Simon Obi estime qu'elle a déjà atteint un objectif important, celui d'unir la jeunesse nigériane. Celle-ci, explique la taz, se sent abandonnée par la classe politique qui n'a jamais rien fait pour améliorer ses chances.

La Süddeutsche Zeitung analyse pour sa part les chances de Muhammadu Buhari dans la course à sa succession...

Les réactions à sa candidature ont été mitigées, constate le quotidien de Munich. Ces derniers mois, on avait plutôt entendu des voix conseillant au président de ne pas se représenter, aussi bien dans les rangs de l'opposition que de la majorité gouvernementale.

Le président Buhari voulait éradiquer Boko Haram mais le groupe terroriste sévit toujours dans le nord du pays
Le président Buhari voulait éradiquer Boko Haram mais le groupe terroriste sévit toujours dans le nord du paysImage : picture-alliance/AP Photo/M. Sule

Buhari avait été élu sur la promesse d'éradiquer la corruption, de relancer l'économie et de vaincre Boko Haram. Son bilan est plus que modeste, selon la Süddeutsche, qui considère que le Nigeria sous-exploite son potentiel économique. Mais il fait partie des pays les plus difficiles à gouverner en raison de tensions constantes entre le nord musulman et le sud chrétien, souligne le journal.

Certains se demandent par ailleurs si Muhammadu Buhari aurait la force d'accomplir un nouveau mandat. L'an dernier, il a passé plusieurs mois à Londres pour des "raisons médicales". On ne sait pas de quelle maladie il souffre, mais Muhammadu Buhari lui-même compte sur Allah, affirme la Süddeutsche Zeitung. "Grâce à sa bonté, la victoire est certaine", aurait déclaré le président.

L'UE veut renforcer sa coopération avec la Libye pour freiner les arrivées de migrants

C'est le magazine Der Spiegel qui l'affirme dans son édition en ligne, suite à une question du parti allemand Die Linke à la Commission européenne. L'Union européenne envisagerait de renforcer sa coopération avec la Libye, ce qui inquiète les organisations humanitaires.

Derrière les grilles des centres de détention libyens, de nombreux cas de mauvais traitements et torture
Derrière les grilles des centres de détention libyens, de nombreux cas de mauvais traitements et tortureImage : picture-alliance/AP Photo/M. Brabo

Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, qualifie la Libye "d'enfer", le ministère allemand des Affaires étrangères compare les centres de détention libyens avec des camps de concentration. Et malgré cela, l'UE a prévu plusieurs mesures de rapprochement avec le pays, en vue de mieux lutter "contre l'immigration irrégulière et le commerce illégal", souligne le magazine.

Parmi les mesures envisagées, le Spiegel cite un renforcement des capacités de surveillance des frontières, la mise en place de centres pour la marine et la police des mers, ainsi que la formation des gardes-frontières. L'enveloppe prévue : 46,3 millions de dollars, dont le plus gros doit être financé par le fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique.

L'UE veut former les gardes-frontières libyens pour renforcer la lutte contre l'émigration clandestine
L'UE veut former les gardes-frontières libyens pour renforcer la lutte contre l'émigration clandestineImage : Getty Images/AFP/T. Jawashi

Les Européens, commente Der Spiegel, poursuivent une politique qu'ils mènent déjà dans d'autres régions comme la Turquie. Ils impliquent des États tiers, que ce soient des démocraties ou des dictatures, pour repousser les migrants. Sauf que la coopération avec les pays africains est plus compliquée qu'avec la Turquie.

Le chef du Comité international de la Croix rouge, Peter Maurer, décrit une situation "alarmante" en Libye avec des infrastructures qui menacent à tout moment de s'effondrer - eau, électricité et équipements médicaux. Des cas de mauvais traitements, tortures et exécutions sommaires sont également dénoncés par les Nations unies dans un rapport récent.

Peter Maurer appelle donc les Européens à garantir le "respect de la dignité humaine" dans leur politique migratoire, en dépit des "considérations économiques et sécuritaires". Le porte-parole du groupe Die Linke au Bundestag appelle pour sa part le gouvernement allemand à mettre un terme à la coopération entre l'Union européenne et la Libye, conclut Der Spiegel.

Deutsche Welle Anne Le Touzé
Anne Le Touzé Journaliste au programme francophone de la DWnanetouz