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Nils Molkentin, maître-voilier

19 avril 2010

Sur l’eau ou au bord de l’eau, Nils Molkentin est dans son élément. Ce véliplanchiste passionné a fait de sa passion son métier : il fabrique des voiles et les répare. Et transforme en sacs ce qui n’est pas réparable.

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Nils Molkentin

Lorsque les gens du nord de l’Allemagne parlent du temps qu’il fait, ce n’est pas seulement pour alimenter la conversation. Pour les habitants de la côte, le temps est un élément essentiel du quotidien. Nils Molkentin, lui, sait toujours très exactement d’où vient le vent. Car le vent est le moteur principal de son travail et de ses loisirs. Cette qualité, ses collègues en profitent largement. Irmgard par exemple, qui dirige avec lui la voilerie Dmoch, se fie volontiers aux prévisions de Nils : « Nils sait toujours le temps qu’il va faire pendant le week-end. Il suit cette actualité de manière intensive et plus le vent fraîchit, plus son téléphone sonne. Et ensuite, il prend rendez-vous pour faire du surf », explique-t-elle.

Les mêmes sensations que ses clients

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Dans l'atelierImage : DW

Nils Molkentin est toujours prêt pour l'aventure. À 26 ans, le célibataire s’accorde suffisamment de liberté pour prendre sa planche à tout moment, partir avec quelques copains à bord de son bus vers le Danemark ou vers tout autre endroit prisé des surfeurs dans le nord de l’Europe.

Sa vie n'est pas pour autant libre de tout souci. Le surf, avec ou sans voile, n’est pas un sport très bon marché. Son emploi de maître-voilier assure à Nils Molkentin des revenus réguliers. Pour lui, le travail n’est pas seulement une activité rentable. Cela fait maintenant neuf ans qu’il taille et coud des voiles. Il a commencé cette activité pour les mêmes raisons que le surf : par amour pour la mer. Autre aspect, plus pratique : lorsqu’une de ses voiles se déchire, il peut la réparer tout seul.

Même s’il exerce son métier avec passion, lorsque le week-end arrive Nils Molkentin peut à peine refréner son impatience derrière sa machine à coudre. Il veut aller sur l’eau. Mais il n'a pas pour autant les yeux fixés sur la pendule. C’est du moins ce qu’affirme Andrea Dmoch, sa patronne. Au contraire, explique-t-elle, Nils sait parfaitement ce qui se passe dans la tête des surfeurs dont il répare les voiles abîmées : « Lorsque par exemple des réparations arrivent vers la fin de la semaine et qu’il s’agit de véliplanchistes, Nils sait qu’ils veulent aller sur l’eau pendant le week-end, tout comme lui aimerait surfer. Il répare donc dans tous les cas la voile de son client, afin que celui-ci puisse profiter de son week-end. »

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La passion de la voileImage : Nils Molkentin

Une deuxième vie pour les voiles

Nils Molkentin, le maître-voilier, a découvert un nouveau champ d’activités pour son métier, tout à fait par hasard. « Mon cousin, sa compagne et moi, nous avons créé un label qui s’appelle « Ho'ohakii ». Ce mot est hawaïen et signifie quelque chose comme « unique en son genre ». Nous fabriquons des sacs, des porte-monnaie et des ceintures à partir de vieilles voiles. Maintenant, nous essayons de prendre pied avec cette idée dans l’univers des surfeurs. »

Les sacs et autres produits en matériaux recyclés sont extrêmement robustes, un vrai travail de professionnel. Malgré ses premiers succès, Nils Molkentin est encore loin d’abandonner son métier de maître-voilier. Comme tous les surfeurs, il est patient et attend la vague parfaite.

Auteur : Matt Zuvela
Traduction : Christophe Lascombes
Edition : Anne Le Touzé