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Mobilisation sociale pour lutter contre la migration

Julien Adayé
21 avril 2022

Le Réseau ouest-africain de lutte contre l'immigration clandestine a présenté son rapport sur la migration irrégulière, ce jeudi 21 avril, à Abidjan. 

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De jeunes migrants africains à Melilla.
De jeunes migrants africains à Melilla.Image : Javier Bernardo/AP Photo/picture alliance

Cette étude a été notamment conduite auprès des artisans déguerpis d'Abobo et des jeunes de Daloa et elle s'inscrit dans le cadre d'un projet dénommé "Mobilisation sociale contre le fléau de la migration irrégulière en Côte d'Ivoire". 

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 ''Ici, tous mes petits frères sont diplômés. Moi-même j'ai mon baccalauréat. J'ai deux enfants. Ma première fille aussi a son baccalauréat" témoigne Mariam Bamba âgée de 33 ans. Sans perspective dans son pays la Côte d'Ivoire, elle a décidé de partir à n'importe quel prix. "Une fois là-bas, avec ce que j'allais gagner, je comptais pousser les autres à avancer. C'est ce qui m'a motivé de partir'' explique t-elle.

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Mariam Bamba se retrouve alors au Koweït. Après cinq années difficiles passées loin de chez elle, elle a été rapatriée au pays. Mais depuis son retour en 2019, ses conditions de vie n'ont pas beaucoup changé.

" Je frappe à toutes les portes mais il n'y a pas d'ouverture. Je suis sans emploi. En tous cas si j'ai une opportunité, franchement, je vais repartir. Si j'ai la moindre occasion je vais partir'' assure t-elle.

Des candidats à l'immigration aux îles Canaris.
Des candidats à l'immigration aux îles Canaris.Image : Ramn de la Rocha/imago images/Agencia EFE

Parmi les candidats à la migration irrégulière on retrouve aussi des étudiants comme Adam'S Dosso, 35 ans. Le jeune homme est parti sans informer aucun membre de sa famille.

Malheureusement les choses ne se sont pas passés comme il les avait planifiées.''Je suis allé en Tunisie et de la Tunisie, je me suis retrouvé en Libye. Et c'est là que tout a capoté. J'étais parti en principe pour poursuivre mes études en Tunisie. Ce sont les passeurs qui m'ont trompé, ils m'ont dit que je pouvais aller poursuivre mes études en Tunisie. Mais c'est à partir de là que j'ai découvert que vraiment c'était une tromperie. C'était plutôt une manière de me soutirer de l'argent'' raconte Adam'S Dosso.

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Sensibiliser pour convaincre

Pour convaincre les jeunes d'éviter la migration clandestine, l'ambassade d'Allemagne en Côte d'Ivoire soutient les campagnes de sensibilisation à travers des ONG comme Realic.

Pour Marton Kover, le chargé d'affaires de l'ambassade d'Allemagne en Côte d'Ivoire, la migration clandestine ou irrégulière est un projet incertain et une source de mort.''C'est pour éviter que les Africains prennent ce risque. D'abord c'est très dangereux sur la Méditerranée, il faut éviter de prendre le risque de perdre la vie pour une perspective qui est en fait plutôt un rêve qu'une réalité. Car ensuite, une fois arrivé, les opportunités d'emplois sont très limitées. Et le plus probable est qu'on vous renvoi chez vous '' précise Marton Kover.

Les précisions de Julien Adayé

Depuis 2013, plus de 10.000 migrants ivoiriens sont ainsi retournés en Côte d'Ivoire. Et sur 200.000 migrants recensés en 2021 par Frontex, il y aurait 4.100 Ivoiriens.

Mais ces chiffres pourraient augmenter avec le reflux de la pandémie de Covid-19 et les nombreuses opérations de déguerpissements en cours en Côte d'Ivoire qui laissent certaines personnes sans beaucoup d'autres choix que celui du départ.