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MNLA et MAA, des négociations complexes

Edmond d'Almeida31 mai 2013

Des milices arabes qui avaient combattu aux côtés des forces armées maliennes pour libérer le nord du pays protestent. Ces milices s'opposent à la volonté affichée du gouvernement de négocier avec le MNLA.

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Combattants du Mouvement National de Libération de l'AzawadImage : Reuters

Le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), un des groupes armés du nord du Mali, va se joindre aux négociations sur l'organisation de la présidentielle, en particulier à Kidal. Il faut dire que les groupes arabes, en particulier le MAA, reprochaient au gouvernement malien de faire des touaregs du Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA), des interlocuteurs privilégiés dans la résolution de la crise dans le Nord.

Le mouvement arabe, contrairement au MNLA n'est pas sécessionniste. Le groupe est présent dans le nord du Mali, y compris dans la région de Kidal où il a des relations tendues avec la rébellion touareg. Il faut rappeler que les Arabes sont une minorité dans le territoire de l'Azawad, berceau des Touaregs, eux-mêmes minoritaires dans tout le Mali.

Il y a aussi la question des milices arabes "Ganda Koï" et "Ganda Izo" qui sont des groupes d' auto-défense ayant combattu auprès de l' armée régulière, mais qui ne se sentent pas pris en compte dans les négociations en cours à Ouagadougou.

Manifestation à Gao

Krise in Mali
Combattants touaregs dans le nord-MaliImage : picture-alliance/Ferhat Bouda

Dans la perspective de ces négociations, des milliers d'habitants de la ville de Gao ont tenu jeudi matin un grand meeting sur la place de l'indépendance. C'était la toute première manifestation de contestation dans cette localité depuis sa libération. La manifestation a eu lieu à l'appel de la coordination de la jeunesse de Gao et d'autres groupes de jeunes et de femmes.

Selon les organisateurs, au lieu d'aller négocier avec le MNLA ou le MAA, le gouvernement malien devrait penser à intégrer dans l'armée les jeunes miliciens qui ont combattus aux côtés des forces régulières pour libérer le nord du pays.

Autre cible des manifestants : la France. La foule félicite l'armée française d'avoir chassé de Kidal, les djihadistes liés à Al-Qaïda, mais elle lui reproche d'avoir laissé s'installer dans cette ville, les touaregs du MNLA et d'autres petits groupes opposés à l'Etat Malien. On a d'ailleurs pu lire sur les pancartes des messages adressés à François Hollande comme : « tu as libéré le Mali des terroristes, maintenant libère Kidal, sinon avec toi, le Mali va divorcer brutalement ».

Enfin, il y a aussi l'éternel problème des conditions de vie surtout dans le nord-Mali. Les organisateurs ont profité de la manifestation pour réclamer de l'eau, de l'électricité et protester contre la cherté de la vie.