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"Le procès de Katumbi ne sera pas équitable"

19 juillet 2017

C'est ce mercredi que s’ouvre l’audience en appel dans l’affaire qui oppose Moïse Katumbi au Grec Alexandros Stoupi. L’ex-gouverneur du Katanga avait été condamné en juin 2016 à 36 mois de prison ferme.

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Kongo Oppositionspolitiker Moise Katumbi
Image : Getty Images/AFP/F. Scoppa

L'intérêt de ce procès tient surtout à la présence du président Joseph Kabila qui est arrivé à Lubumbashi mardi. Selon les proches de l’opposant Moïse Katumbi, la présence du président congolais est suspecte d’autant que Joseph Kabila s’était déjà rendu, il y a un an, dans la capitale du Haut-Katanga la veille de la condamnation en première instance  de l’ex-gouverneur du Katanga.

Olivier Kamitatu, porte-parole de M. Katumbi a des raisons bien précises pourquoi la présence du chef de l'Etat le dérange. Il s'est confié à la DW:  "Rappelez-vous : la juge Chantale Ramazani Wazuri qui avait prononcé la condamnation de Katumbi avait avoué quelques mois plus tard qu'elle avait été  menacée, qu'on lui avait extorqué cette signature et que c'était des agents de l'ANR (Agence nationale des renseignements) qui prétendaient agir pour le compte du pouvoir", dit-il.

Et le porte-parole de rajouter: "Certains allant même jusqu'à dire à la juge que Joseph Kabila suivait personnellement ce dossier. Tout porte à croire que la présence de Joseph Kabila, aujourd'hui tout comme il y a un an, relève d'une volonté de condamner son opposant numéro un et de s'assurer que cette condamnation ait bel et bien lieu".

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Le président Joseph Kabila suit de près l'affaire KatumbiImage : Getty Images/AFP/J. D. Kannah

Procès politique

Le responsable du centre des droits de l’Homme et du droit humanitaire de Lubumbashi, Maître Gregoire Mulamba, lui, ne se fait pas d’illusion non plus quant à l’issue de ce procès en appel: "Ça ne sera pas équitable. Au départ, c’est un  procès politique. On cherche absolument à condamner Moïse Katumbi parce qu’il s’est déclaré candidat à la présidentielle. Tout ça pour chercher à détruire son CV, détruire sa candidature. C’est pourquoi on précipite ces histoires là. C’est dans ce sens que nous disons que le procès ne sera pas équitable. C’est un mot d’ordre venu d’en haut. Le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, était même sur place pour préparer ça. Il a tout ficelé."

A part Maître Gregoire Mulamba, plusieurs autres sources accusent le ministre congolais de la justice et droits humains d’avoir fait pression sur les juges pour accélérer la tenue de ce procès en appel. Alexis Thambwe Mwamba n’a pas souhaité réagir avant le prononcé du verdict.

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona